Comme le rapportent nos confrères de Sheep Esports, la structure européenne G2 a réalisé des bénéfices records en 2024 grâce, notamment, à la revente de cryptomonnaies.
Les Samouraïs se portent bien, et même mieux que jamais. Dans son rapport financier 2023, publié le 7 avril 2025, la maison-mère de G2 Esports a révélé un fait inédit pour le secteur : un bénéfice net estimé à 9 millions d’euros. Une performance quasiment unique dans l’écosystème esports actuel, qui s’explique en grande partie par une manœuvre financière aussi risquée que payante : la revente de tokens Solana (SOL).
En décembre 2023, G2 avait accumulé pour 3,2 millions d’euros de SOL grâce à divers partenariats et activations marketing. Profitant d’un pic de la valeur de cette cryptomonnaie au début de l’année 2024, l’organisation a revendu l’ensemble pour 16 millions d’euros, dégageant ainsi une plus-value spectaculaire de 12,8 millions d’euros. Une opération opportuniste, parfaitement chronométrée, qui permet aujourd’hui à G2 d’afficher une santé financière rare dans un secteur marqué par les déficits.
Une exception dans une industrie en crise
L’exploit de G2 tranche avec la réalité d’un écosystème esports sous pression. L’année 2023 a vu nombre d’équipes réduire leurs effectifs, restructurer leurs activités ou perdre de précieux sponsors, dans un contexte de réduction drastique des budgets marketing. La bascule de modèles économiques garantis vers des revenue-shares variables, imposés par Riot Games ou Blizzard, a fragilisé encore davantage les structures dépendantes des éditeurs.
Malgré tout, G2 a continué de progresser : le chiffre d’affaires 2023 du groupe a atteint 25 millions d’euros, en hausse de 10 % par rapport à 2022. La performance sportive y est pour beaucoup, avec des gains en tournois passés de 673 000 € à 2,5 millions d’euros, et un merchandising en forte hausse (+81 %). Seul point noir : un déficit opérationnel de 1,9 million d’euros, dû notamment à un retard de paiements de la part des éditeurs (près de 1,7 M€).
Sponsoring et expansion : la clé de la résilience
Malgré la tempête, G2 a consolidé ses revenus grâce à ses sponsors historiques, notamment dans les paris et le skin trading, représentant plus de 50 % de ses revenus (soit au moins 13 M€). L’organisation a même séduit de nouvelles marques comme Mastercard, M88 ou Jägermeister. Côté développement international, la filiale G2 Inc a permis à l’équipe de renforcer sa présence en Amérique du Nord sur des titres comme VALORANT, Call of Duty, Rocket League ou la simulation automobile, générant 5 M€ de revenus et 1,5 M€ de bénéfices.
Sur League of Legends, G2 affiche un quasi-équilibre (+5 000 €) pour un chiffre d’affaires de 2 M€, preuve que la stabilité est de mise malgré une concurrence féroce. En consolidant toutes ses entités, G2 Holding a frôlé les 30 M€ de revenus en 2023. Bien qu’un tel coup financier avec la crypto soit peu reproductible, G2 prouve qu’une gestion innovante, diversifiée et agile peut faire la différence dans un secteur où beaucoup peinent encore à trouver un modèle durable.
G2 cashed out €16M from SOL tokens, resulting in a projected net profit of €9M for 2024 despite an operating loss during the year.
— Sheep Esports (@Sheep_Esports) July 1, 2025
As a result, the club reached nearly €30 million in revenue.
A closer look at G2 2023 finances by @madgedymey ⬇️ https://t.co/AkIphJ3cpl