Après la Karmine Corp Blue, quel avenir pour Yukino ?

Yukino, ici avec le trophée des EMEA Masters - Karmine Corp Blue

Suivi par plusieurs équipes en LCS et en LEC, Yukino a évoqué sa saison et son avenir dans une récente interview accordée à nos confrères de Sheep Esports.

Fraîchement sacré champion des EMEA Masters avec la Karmine Corp Blue, Johnny « Yukino » Dang a vécu une année aussi improbable que spectaculaire. Début 2024, le jungler était sans équipe, au bord de la retraite, avant que la Karmine Corp ne décide de lui laisser une chance. Quelques mois plus tard, il soulève le premier titre européen de l’histoire de KCB, et se positionne désormais comme l’un des junglers les plus prometteurs de la scène européenne.

« C’est fou d’avoir pensé à la retraite quand je vois la performance que j’ai livrée cette année. KC a pris un énorme risque sur moi. Je suis juste reconnaissant qu’ils aient cru en moi. »

De joueur sans structure à professionnel accompli

Arrivé à Paris avec un profil atypique – réputé pour son talent en solo queue mais sans expérience marquante en équipe – Yukino reconnaît que son développement personnel a été aussi important que son évolution in-game.

« Avant, je n’avais aucune routine. Je dormais n’importe quand et je passais mes nuits en SoloQ. Aujourd’hui, je vais à la salle, je me couche tôt… Je suis devenu adulte. »

Cet encadrement rigoureux, il l’attribue directement à l’environnement professionnel instauré par la Karmine Corp.

« L’Europe est beaucoup plus professionnelle. Si je fais quelque chose de travers, on me le dit. Si je prends une douche à deux heures du matin, je vais me faire taper sur les doigts le lendemain ! Ils tiennent vraiment à ce que l’on soit professionnels et c’est quelque chose dont j’avais besoin. C’est ce qu’il me manquait pour devenir le meilleur joueur possible. »

Une confiance retrouvée et des performances de haut niveau

Au-delà de son jeu mécanique, c’est surtout sa capacité à shotcall et à prendre des responsabilités qui a surpris.

« Il y a huit mois, je n’avais pas de cerveau. Que des mains. En finale, je ne pensais pas avoir autant de confiance… Je suis content de ne pas avoir choke. »

Yukino a aussi profité de l’exposition unique du club parisien : jouer sous le maillot bleu signifie performer sous pression.

« Jouer avec la KC est plus stressant que tout. Si tu joues mal, les fans te le font savoir. Mais si tu joues bien, ils te le disent aussi. »

L’Europe plutôt que l’Amérique : un choix assumé

Dans l’interview, le jungler se montre particulièrement clair sur sa vision des régions compétitives :

« Je préfère rester en Europe que retourner en NA. L’Europe est bien plus professionnelle. Le jeu est plus grand ici, alors qu’en NA, ça meurt un peu. »

Selon Yukino, l’environnement européen favorise l’émergence de nouveaux talents grâce à la compétition, à la structure des ligues régionales… et même à la visibilité sur les streams.

« En NA, tu peux être rank 1 et avoir 10 viewers. En Europe, si tu es rank 1, tu prends instant 500 viewers. Tout le monde veut savoir qui tu es. »

Il encourage d’ailleurs les joueurs nord-américains ambitieux à traverser l’Atlantique :

« Si tu galères en NACL et que tu penses avoir ce qu’il faut : viens en Europe. »

La fin d’un cycle, mais peut-être pas la fin de l’histoire avec la Karmine Corp

Le titre de champion des EMEA Masters marque aussi la fin de l’aventure pour cette version de KCB, dont plusieurs joueurs devraient recevoir des offres en LEC ou ailleurs. Yukino l’admet : la séparation est difficile.

« Je suis heureux qu’on ait gagné. Je suis triste que ce soit notre dernière game ensemble. Je n’ai jamais autant voulu continuer à jouer avec mes coéquipiers. »

Quant à son avenir :

« Si je suis encore là l’année prochaine, on fera encore mieux. »

En quelques mois, Yukino est passé de joueur perdu en Amérique du Nord à champion en Europe, porté par un travail personnel mais aussi par une structure professionnelle qui lui a offert le cadre qu’il n’avait jamais trouvé auparavant. Qu’il reste ou qu’il parte en LEC, le jungler américain a un message clair à passer : « L’Europe est l’endroit où naissent les vrais compétiteurs. »

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