Avant le début des qualifications d’avril, un petit guide sur l’esport Brawl Stars

Les Brawlstars Monthly Finals déterminent qui participeront aux Worlds (Crédit : Supercell)

Troisième plus gros titre de l’éditeur de jeux mobiles le plus populaire au monde, Supercell, Brawl Stars a développé une grosse scène compétitive au fil du temps. À l’instar de son grand frère Clash Royale, des finales mensuelles sont organisées afin de déterminer quelles sont les équipes qui participeront aux championnats du monde…

L’esport des jeux mobiles n’est peut-être pas aussi développé que leur équivalent sur PC ou consoles – sauf si vous êtes en Chine – mais il est peut-être le meilleur moyen pour un public plus « casu » d’entrer dans le monde des jeux vidéos compétitifs. Et avec plus de 500 millions de téléchargements depuis sa sortie en 2018 – 3 fois plus que League of Legends, à titre de comparaison – ce n’est pas les potentiels joueurs pros et spectateurs qui manquent, surtout avec le mode classé qui vient d’être remasterisé il y a un mois à peine. Et justement, les finales mensuelles ont ramené 135 000 spectateurs à leur pic, presque autant que les Worlds de Clash Royale, le plaçant fermement en tête du classement des esports mobiles les plus regardés en Occident.

C’est bien beau tout ça, mais qu’est-ce qu’un jeu mobile gratuit peut avoir de si complexe ? Et bien, si vous êtes nouveau à cet esport ou même à ce jeu en lui-même, c’est exactement le genre de jeu auquel se sied l’expression « facile à apprendre, dur à maîtriser ». Une sorte de MOBA avec un stick pour se déplacer, un pour attaquer, un pour un ulti et c’est (presque) tout. La complexité du jeu ne se trouve pas dans la difficulté d’apprentissage de ses mécaniques mais dans la visée, la draft et les match-ups entre différents personnages ou « brawlers ».

Le format compétitif de Brawl Stars

Mais commençons par le commencement : ce qui se passe avant d’entrer en partie. Contrairement à un MOBA classique comme League of Legends ou DOTA, 6 modes de jeux et cartes sont choisis aléatoirement parmi une pool sélectionné avant l’évènement. Les 6 modes peuvent être séparés en trois catégories : Kills, Objectif au centre et Objectif de l’autre côté de la carte. Tous se jouent en 3v3, en Bo3 pour remporter l’un des points nécessaires pour remporter le Bo5. Cela peut vous paraître beaucoup, mais une map ne prend jamais plus de 5 minutes tout au plus.

Kills (Prime et Hors-Jeu) : Le principe est simple, tuez vos adversaires. Hors-Jeu est un mode Elimination où il faut tuer l’ensemble de l’équipe adverse pour gagner et Prime est un Match à mort plus traditionnel.

Objectifs au centre (Razzia de Gemmes et Zone Réservée) : Zone Réservée est un King of the Hill des plus classiques et Razzia de Gemmes est un peu plus spécial. Des gemmes apparaissent au milieu de la carte et il faut en récupérer jusqu’à ce qu’une équipe en ait 10, où il faut ensuite garder ces 10 jusqu’à la fin d’un compte à rebours.

Objectifs de l’autre côté de la carte (Brawlball et Braquage) : Brawlball est très certainement le mode le plus simple et le plus compliqué à la fois. C’est tout bêtement du football, mais les stratégies employées et faire des passes dans un MOBA n’est pas forcément quelque chose d’instinctif pour tout le monde. Braquage quant à lui consiste à casser un coffre-fort qui se trouve au spawn adverse, cherchant à lui mettre autant de dégâts que possible tout en évitant de se faire contrer.

Une fois le mode et la map choisis, c’est au tour de la draft : 3 bans avant de choisir les picks puis 3 brawlers en alternance à la manière d’une draft classique comme sur LoL ou DOTA. Plusieurs archétypes se dessinent : DPS classiques, snipers, thrower (balançant des projectiles au-dessus des murs), tanks, assassins, soutiens, tous des noms qui devraient vous être familiers. Malgré ça, les drafts dans Brawl Stars peuvent être différentes en fonction de la carte, du mode, des brawlers adverses et de la stratégie d’une équipe, les rendant particulièrement flexible.

Une méta bien définie

Malgré ça, comme dans tout jeu compétitif, il existe des personnages qui sont plus forts que d’autres.

Graphique fait sur TierMaker par l’auteur de l’article en utilisant les March 2024 Monthly Finals EMEA

Evidemment, expliquer ce que font tous ces personnages seraient absolument ingérable, donc concentrons-nous sur ceux que vous verrez le plus, les 4 de la ligne du dessus et qui nous permettent de comprendre qu’est-ce qui rend un brawler fort sur ce jeu, dans l’ordre dans lequel ils sont présentés.

Angelo : Et commençons d’abord par celui que vous ne verrez pas : Angelo. Ce cupide a un taux de banrate de 100% aux Monthly Finals EMEA. Non, pas un taux de pick/banrate de 100% mais bien un banrate de 100% ! Aucun set sur le stream n’a été joué sans que ce brawler soit banni. Et pour cause, il a tout ce qui rend un brawler fort dans ce jeu. Longue portée ? Check, une des 5 meilleures du jeu. De lourds dégâts ? Une attaque chargée peut tout simplement one-shot certains brawlers plus fragiles, dégâts qui augmentent avec son ulti. De la mobilité pour esquiver les tirs ? La plus haute stat de vitesse du jeu – que vous retrouverez aussi chez Leon et Max, tous deux dans les picks versatiles – en plus d’un gadget (des sortes de capacités secondaires que vous pouvez équiper avant la partie) qui vous fait sauter au-dessus des murs… Vous l’aurez compris, il a absolument tout ce qu’il faut pour briller dans un jeu comme Brawl Stars.

Des puristes du jeu vous diront qu’il n’a aucun burst et qu’il est donc plus faible contre des assassins comme Leon ou Stu. Le problème étant qu’à niveau pro, ces assassinats se font rares au vu de la coordination des équipes. Le poke est donc le plus important, et c’est l’aspect sur lequel Angelo excelle.

Charlie/Cordelius : Notre deuxième et quatrième brawler sur cette colonne, regroupés pour les deux mêmes raisons : le contrôle et l’hypercharge. Charlie tout d’abord peut immobiliser ses adversaires avec son ultime (imaginez un ulti de Bard ou une stase tout simplement visée comme un skillshot plus classique) afin de complètement renverser le tempo d’un combat, en plus d’avoir de très bons dégâts à longue portée et un gadget pour contrer les brawlers sans dégâts de zone.

Cordelius quant à lui, en plus de posséder également de bons dommages, peut utiliser son ulti pour forcer un 1 contre 1 (imaginez de nouveau un ulti de Mordekaiser ou d’Iso sur Valorant que vous ciblez comme un skillshot également). Autre point commun entre ces deux personnages ? Ils possèdent tous deux une hypercharge, ce qui n’est pas le cas de tous les brawlers, car Supercell en ajoute à chaque mise à jour. Ce mode surboosté obtenu une fois qu’on a infligé assez de dégâts ajoute un effet bonus à notre ulti en plus d’augmenter nos statistiques pour une courte durée, ce qui permet généralement d’assurer un 1v1 ou un outplay… Et les ultis de ces deux personnages permettent justement de gaspiller du temps d’hypercharge d’un brawler en face afin de presque effacer cet avantage, en plus d’en profiter eux mêmes.

Larry & Lawrie : Larry & Lawrie quant à eux nous montrent ce qui peut rendre un brawler faible et ce en lien avec sa classe. Les robots sont des throwers, le principe étant donc d’envoyer des projectiles en courbes qui mettent du temps à arriver au sol. Le problème étant qu’ils mettent du temps avant de devenir actifs et donc qu’ils sont extrêmement faibles à courte portée, et qu’on préfèrera généralement des snipers quand des murs n’obstruent pas leurs tirs. C’est pour cela que tous les personnages dans la ligne « dépend de la map » sont des throwers et sont donc plus niche – à l’exception de Rico qui lui est un sniper dont les objectifs rebondissent sur les murs.

Le souci étant que Larry n’obéit pas aux règles. C’est un thrower dont les projectiles explosent automatiquement si vous les mettez à vos pieds, enlevant quasiment tous les points négatifs de la classe. Ajoutez à cela un clone en ultime avec un fusil à pompe, transformant un 3v3 en 4v3 ou pire encore un 1v1 en 2v1, des bons dégâts et un gadget vous permettant de sustain avec votre clone et vous obtenez un cauchemar. Et ceci après déjà 2 nerfs.

Petite anecdote cocasse, tous ces personnages sont sortis l’année dernière, Angelo étant l’avant dernier personnage en date et Larry & Lawrie étant apparus juste avant. Etonnante coïncidence… Évidemment chaque brawler peut apporter son petit grain de sel, mais avec 78 personnages actuellement dans le jeu, il serait impossible de tout expliquer sans rendre l’article indigeste.

Les équipes à observer

Maintenant que vous en savez un peu plus sur le jeu en lui-même, où regarder pour les Monthly Finals d’avril ? Quelques organisations que vous reconnaîtrez peut-être : SK Gaming, qui a remporté les finales de mars de façon plus que convaincante, ne perdant pas une seule map de tout le top 8 et qui possède un joueur suisse dans ses rangs ou encore ZETA Division, l’organisation japonaise qui a remporté les World Finals l’année dernière…

Mais si vous cherchez une équipe française à soutenir, votre meilleur choix devrait se tourner vers Eclipsar Esport, équipe entièrement française qui participera aux qualifiers durant toute l’année. Ceci dit, vu que les qualifications sont ouvertes, un roster talentueux pourrait surgir de n’importe où ! Rendez vous le 13 avril où seront déterminées les 8 équipes participant aux finales mensuelles.

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