Attendue depuis plusieurs années, l’arrivée d’un circuit Game Changers sur League of Legends semble enfin se préciser. Riot Games pourrait officialiser ce mois-ci le lancement d’une première saison test en 2025. Mais entre espoirs mesurés et doutes persistants, la scène féminine reste suspendue à l’annonce.
Depuis 2021, Valorant a ouvert la voie. Grâce à son programme Game Changers, Riot Games a structuré une scène féminine compétitive dynamique, favorisant l’émergence de nouveaux talents. Pourtant, malgré plus de dix ans de domination sur l’esport mondial, League of Legends ne dispose toujours pas d’un équivalent. Une anomalie que dénoncent depuis longtemps joueuses et encadrants.
« Le manque de représentation est l’un des freins pour que des filles se lancent », regrette Sophia « Aos Si », support de Solary Académie. « Une jeune fille ne se dira pas qu’elle peut jouer à un niveau professionnel, parce que personne ne l’a fait avant elle. «
Jusqu’à présent, la scène féminine a donc dû s’organiser par ses propres moyens, via des tournois indépendants comme la Coupe des Étoiles, l’Equal Esports Cup ou les Pathfinders.
Une structuration encore instable
Sans circuit officiel, la plupart des équipes hésitent à investir. « On avance vraiment dans le noir avec ce calendrier compétitif », déplore Romain « Caëlan » Albesa, manager général de Solary. « L’arrivée d’une ligue au calendrier clair et prévisible serait clairement game changer. »
Certaines structures, comme BDS, ont tenté l’aventure avant de se retirer, faute de garantie sur l’avenir. « S’il n’y a pas de Game Changers cette année, je pense que G2 pourrait aussi se retirer », alerte Ève « Colomblbl » Monvoisin, support de G2 Hel. « Cette saison, il n’y a pas grand-chose qui nous maintient en activité, qui justifie vraiment un salaire. Forcément, pour une entreprise, c’est de l’argent perdu. »
Un format allégé pour 2025
Selon les informations de nos confrères de L’Équipe, Riot Games serait sur le point d’annoncer un premier circuit Game Changers pour LoL, avec un format allégé prévu en 2025. Un seul segment serait au programme pour cette première saison, loin des attentes formulées depuis des années.
Si certains tournois tiers pourraient servir de qualification, les structures affiliées à la LEC, comme Vitality, pourraient quant à elles recevoir des invitations directes. Une décision qui ne ferait pas l’unanimité.
« Les meilleures équipes en Europe ne sont pas forcément en LEC », avertit Alexandre Caquelard, manager général de Galions. « Cela reviendrait à remettre en question l’esprit de la compétition. »
Même son de cloche chez Caëlan : « Ces futures décisions seront révélatrices de la vision et des motivations de Riot envers ce circuit. »
Un projet encore à confirmer
Côté joueuses, la prudence reste de mise. « On entend des formats, des dates qui changent… Je préfère rester sur la réserve pour ne pas être déçue », souffle Colomblbl.
Mais malgré les incertitudes, l’espoir renaît. « C’est la compétition que nous attendions le plus depuis notre arrivée sur la scène féminine », confie Alexandre Caquelard.
Et pour Anne Banschbach, directrice esport chez Vitality, ce circuit pourrait surtout permettre de stabiliser la scène sur le long terme : « Pour 2026 et 2027, j’espère que davantage de clubs investiront et que ceux qui auront réussi en 2025 pourront convaincre leurs partenaires. »
Après des années d’attente, la scène féminine de League of Legends pourrait enfin franchir un cap. Si les modalités exactes restent à confirmer, une chose est sûre : la dynamique pourrait être relancée. Et pour de bon.
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