Interview avec bodyy (Fnatic) : « Les défaites du RMR, c’était un apprentissage nécessaire »

Après un RMR décevant, bodyy et Fnatic veulent prouver leur niveau au Tier-1 (Crédit : @brcho_ pour HLTV)

Nouveau capitaine de Fnatic, bodyy était particulièrement déçu de leurs défaites au RMR à chaud au micro de Vakarm. Mais après un peu de réflexion, le Français nous a confié avant l’ESL Pro League que cette claque était « nécessaire pour l’équipe ».

Tout compte fait, l’équipe de Fnatic est particulièrement jeune. Malgré des joueurs avec beaucoup d’expérience tels que KRIMZ – présent chez l’organisation depuis 2016, voir 2014 si vous ignorez son aventure de deux mois chez GODSENT – ou les Français afro et bodyy, la présence des rookies matys (22 ans) et kyuubii (19 ans), ajoutée au fait qu’ils ne jouent ensemble que depuis novembre dernier, les a mis en retard en arrivant au RMR de Copenhague, subissant trois défaites de suite et les empêchant de disputer le premier Major de l’ère Counter-Strike 2. Malgré tout, le capitaine français Alexandre « bodyy » Pianaro ne regrette pas l’expérience. « On avait besoin de matchs officiels, de savoir comment gérer la pression ensemble. Les rookies ont besoin d’avoir cette expérience, on n’a pas meilleur moyen de leur transmettre. »

Afin de régler ce problème avant le début de la phase de groupes de l’ESL Pro League, l’équipe a enchaîné autant de tournois que possible. « Parmi toutes les invitations, toutes les qualifs on en a refusé quasiment aucune, ça fait de l’expérience et c’est ça qu’il nous manquait le plus. On a gagné un tournoi entre temps, on est passé à côté de quelques qualifs, mais on est beaucoup plus confiants maintenant qu’au RMR. »

Fnatic a participé à 7 qualifiers et tournois entre le RMR et l’ESL Pro League

Donner de l’énergie à l’équipe a été l’un des gros aspects de cette préparation pour le capitaine. « On a eu pas mal de remarques sur les réseaux sociaux et même de la part de mes proches disant qu’on manquait d’énergie […] Dès le dernier match du RMR j’ai monté la voix sur mes adversaires, mes coéquipiers, j’ai encouragé tout le monde à extérioriser un peu la pression et ça a bien galvanisé les troupes… Donc vous étonnez pas de me voir hurler un peu pendant les qualifs », a-t-il lâché avec un petit rire.

Après une première expérience internationale, bodyy a pu « prendre les rênes du projet Fnatic »

Le capitaine de Fnatic n’aurait pas pu l’être sans son passage chez Falcons et Into the Breach. « J’ai senti que j’avais perdu en régime la première fois que je suis arrivé chez Falcons, que ce soit au niveau des calls ou du leadership, c’était une expérience nécessaire avant Fnatic ». Il avait déjà pris un peu plus de poids chez Into the Breach mais c’est cette expérience saoudienne qui lui a permis de pouvoir de suite assumer le rôle d’IGL chez Fnatic.

Une organisation iconique qui n’a d’ailleurs pas eu beaucoup de succès sur la scène CS ces dernières années. Mais pas de quoi effrayer bodyy. « Avec G2, je sais comment ça marche : si t’as pas la bonne attitude, que tu te donnes pas à fond, tu peux prendre la porte très vite, mais j’ai vraiment envie de redorer le blason de Fnatic, on m’a fait confiance pour ce projet et je veux qu’il réussisse. »

Pour autant, il n’est pas (encore) le joueur vedette de l’équipe, ce titre revenant évidemment à KRIMZ. En conséquence, bodyy a énormément de respect pour son aîné suédois (29 ans). « C’est une légende du jeu à mes yeux, il joue au top niveau depuis tellement longtemps et ça se voit. J’ai beaucoup à apprendre de lui en terme de préparation de match, de leadership, t’as envie de le suivre. Les rookies me suivent moi et lui aussi pour ce qui est de la prise de décisions. J’ai un peu perdu cette façon de jouer en Tier-1 que lui il a accumulé sur une dizaine d’années… »

Un retour sur le devant de la scène, c’est d’ailleurs ce qu’espère Fnatic avec l’ESL Pro League : « C’est un des objectifs que l’on s’est fixés dès la création du roster et j’ai hâte d’affronter FaZe Clan, Virtus.pro et Astralis. On veut jouer ces adversaires, on a besoin d’un match référence en LAN pour se prouver et montrer qu’on est capables de battre des équipes du top 10. »

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