Interview exclusive : Ralf Reichert dévoile les coulisses de l’Esports World Cup

Ralf Reichert, le CEO de l'Esports World Cup Foundation

Grand artisan de cette première édition de l’Esports World Cup, Ralf Reichert a accepté de répondre à quelques-unes de nos questions en interview.

La toute première édition de l’Esports World Cup s’est conclue en beauté ce week-end à Riyad, en Arabie saoudite. Lors de la cérémonie de clôture, la Team Falcons a reçu le trophée du Club Championship et les 7 millions de dollars qui vont avec.

Ce dimanche, le prince Mohammed bin Salman bin Abdulaziz Al Saud, prince héritier et Premier ministre d’Arabie saoudite, a remis le trophée à Mosaad AlDossary, cofondateur et président de la Team Falcons.

Pendant les huit semaines de compétition, l’évènement aura réuni plus de 500 millions de viewers et totalisé plus de 250 millions d’heures de visionnage sur Twitch et YouTube, en faisant ainsi le tournoi le plus suivi en 2024. Le pic d’audience a été atteint lors de la finale de League of Legends, où 3,5 millions de spectateurs ont assisté à la victoire de T1, menée par le légendaire Faker, contre Top Esports. Dans la capitale saoudienne, plus de deux millions de fans auront visité le Boulevard City avec des tournois, concerts, et expériences immersives.

Au sujet de l’EWC, le Prince Faisal bin Bandar bin Sultan, président de la Saudi Esports Federation, a déclaré : « L’Esports World Cup a souligné l’impact transformateur des sports électroniques et le rôle central que cette industrie incomparable joue désormais dans les cultures et les sociétés du monde entier – sa nature inclusive et responsabilisante est quelque chose de vraiment unique. Pendant huit semaines consécutives, cet événement sans précédent a rassemblé l’ensemble de la communauté internationale du jeu comme jamais auparavant, invitant tout le monde à participer à ce moment marquant de l’histoire de l’esport. Nous ne pourrions être plus ravis de ce qui s’est passé cet été – c’est un moment historique dont l’Arabie saoudite et le monde entier se souviendront toujours avec émotion. »

Un immense challenge

Pour revenir plus en détails sur l’évènement et son organisation, Ralf Reichert, CEO de l’Esports World Cup Foundation, nous a accordé une petite interview.

Comment pourriez-vous résumer cette première édition de l’Esports World Cup de votre point de vue ?

« Je pense que c’était un immense challenge logistique. 1 500 joueurs, 100 pays représentés sur 21 jeux et 22 compétitions… Donc nous nous sommes mis au travail, avec très peu de temps pour tout préparer. Mais je suis incroyablement fier de ce que nous avons réussi à faire, ce que je pense être un évènement de classe mondiale. Je suis très excité pour la cérémonie de clôture (l’interview a été faite ce dimanche, juste avant la cérémonie), mais surtout pour 2025. »

Quels ont été les retours sur l’évènement ?

« Évidemment, il y avait encore une part de scepticisme. ‘C’est la première année… est-ce que l’Arabie saoudite peut organiser un évènement comme celui-ci ? Comment sera l’expérience ?’ Mais je peux dire que de toutes les personnes avec lesquelles j’ai discuté – et j’ai discuté avec beaucoup de personnes (rire) – aucune n’a eu une mauvaise expérience en venant ici à Riyad et en participant à l’EWC. C’est aussi les retours que j’ai pu lire en ligne. Donc je pense que cela prouve notre sérieux, notre capacité à organiser des évènements et les organiser pour le bien de l’industrie. On l’a vraiment prouvé. Et cela ouvre tellement de portes pour le futur, pour continuer de grandir et faire les choses encore mieux, avec plus de jeux et une compétition encore plus intense à vivre et à regarder. »

Qu’avez-vous pensé des fans ici à Riyad, et ceux qui ont suivi l’EWC en ligne ?

« Je pense que la culture du supporterisme est vraiment en pleine évolution. Ce n’est jamais acquis dès le début. Donc nous sommes déjà très content du soutien reçu, avec la totalité des billets vendus pour 80% des compétitions. Nous avons fait le pari d’un lieu deux fois plus grand que dans les plans initiaux, parce qu’on voulait commencer doucement (rire). Et il y avait l’une des meilleures ambiances que j’ai vues dans l’esport, notamment aujourd’hui (dimanche) sur Rocket League, sur Apex Legends ou EA FC, et d’autres jeux qui ont également brillé. Ici à Riyad on peut ressentir l’engouement pour le sport en général, et cela nous aide tellement à faire vivre un évènement comme l’Esports World Cup. Je pense que l’an prochain, l’expérience des fans sera encore plus incroyable et j’ai hâte que tout le monde puisse en profiter. »

L’Arabie saoudite a apporté un énorme soutien au projet. Pensez-vous que ce modèle peut être l’avenir de l’esport ? Que d’autres pays peuvent se mettre à accueillir et organiser des évènements comme l’EWC ?

« Si on pense à n’importe quel sport dans le monde, tous sont soutenus par les gouvernements. À ma connaissance, il n’y en a pas un seul où ce n’est pas le cas. Donc ma réponse est oui. L’Arabie saoudite est clairement en avance et ce grâce à un jeune Premier ministre qui comprend le gaming, qui a grandi avec. Je pense que d’autres pays vont se joindre au mouvement et cela sera forcément bénéfique pour l’esport. Au final ce qui compte, ce sont les joueurs, les compétitions et le fait d’avoir de plus en plus de tournois. »

L’Arabie saoudite investit dans de nombreux autres domaines, comme le sport ou le tourisme. Est-ce que vous ressentez un véritable intérêt pour l’esport ?

« Tout cela fait partie du projet Vision 2030 de l’Arabie saoudite. C’est un plan stratégique et non de l’investissement opportuniste. De plus, 70% du pays a moins de 35 ans aujourd’hui et 70% s’identifie eux-mêmes comme des gamers. Donc ce n’est pas de l’investissement marketing, mais le véritable ADN de l’Arabie saoudite. Il y a aussi un énorme intérêt de la part des médias locaux et de la société saoudienne. Autant d’indicateurs favorables pour le futur et je ne vois comment cela pourrait changer. »

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