Jojopyun (KOI) : « Caps et moi sommes les deux meilleurs midlaners d’Europe »

Jojopyun - Movistar KOI

Entre confiance retrouvée et envie de marquer l’Europe, Jojopyun nous raconte sa saison et son intégration chez Movistar KOI.

Superstar en Amérique du Nord et nouvelle figure de proue du LEC, Joseph « Jojopyun » Pyun a encore brillé hier contre Fnatic (3-1). Arrivé cette année chez Movistar KOI, le Canadien va déjà disputer une deuxième finale de LEC, demain face à G2 Esports. Avant ce choc, Jojopyun nous a accordé un entretien exclusif où il revient sur la série, son adaptation en Europe et ses objectifs à venir.

Une victoire solide contre Fnatic

KOI s’est imposée face à Fnatic avec assurance, mais le midlaner refuse de céder à l’excès de confiance. « Hier contre la Karmine Corp, Fnatic avait joué beaucoup mieux que d’habitude, donc on était curieux de voir leur niveau aujourd’hui », explique-t-il.

Finalement, l’équipe espagnole n’a pas été surprise : « Ils ont bien joué, mais rien de spécial. Tant qu’on se concentrait sur notre jeu, on savait qu’on pouvait gagner. »

Pourtant, le joueur reconnaît que le succès dans la première manche n’a pas eu l’effet escompté : « La première victoire était convaincante, mais ça nous a peut-être rendus trop confiants. On est devenus un peu arrogants après cette manche, et je pense qu’on aurait dû mieux gérer la suite. »

L’adaptation à l’Europe

Cette saison, la première de Jojopyun en LEC, a marqué un tournant dans sa carrière. « Je pense que c’est l’année où j’ai le plus progressé, dans le jeu comme en dehors. Ma gestion macro, mon teamfighting, mais aussi mon approche en tant qu’athlète se sont énormément améliorés », confie-t-il. Une évolution qu’il attribue au travail collectif : « Toute l’équipe a montré une vraie faim de victoire. Melzhet (coach de KOI, ndlr), en particulier, m’a beaucoup aidé à devenir un meilleur compétiteur et à affiner mon gameplay. »

Son intégration chez KOI, où il est le seul joueur non-espagnol, s’est faite sans accroc : « Les Espagnols sont très ouverts et bavards, comme moi. On partage beaucoup de traits de caractère, donc ça a été plutôt facile pour moi de trouver ma place. »

L’Europe, un terrain d’apprentissage plus exigeant

Le Canadien compare aussi ses expériences nord-américaine et européenne : « En NA, les meilleures équipes sont du niveau de l’Europe, mais derrière, ça s’effondre très vite. Ici, même les équipes de bas de tableau ou les joueurs d’académie offrent une vraie opposition. C’est beaucoup plus compétitif, et ça te force à progresser. »

Il souligne aussi la ferveur des fans européens, particulièrement en Espagne : « Jouer à Madrid, c’est incroyable. L’énergie du public est clairement à la hauteur d’une finale de LEC. Je suis très reconnaissant de ressentir ça. »

Caps, G2 et l’objectif Worlds

La finale contre G2 s’annonce comme un duel attendu entre lui et Caps, figure emblématique du LEC. « Je pense que Caps et moi sommes les deux meilleurs midlaners d’Europe. Selon la journée, c’est celui qui joue le mieux qui l’emporte. Mais je ne me concentre pas sur prouver que je suis le meilleur : je veux surtout montrer les progrès de l’équipe et continuer à construire notre jeu collectif », insiste-t-il.

Déjà tourné vers les Worlds, Jojopyun nourrit des ambitions élevées : « Une revanche contre T1 ou Bilibili Gaming serait sympa, mais j’aimerais surtout affronter Chovy (Gen.G) sur scène. Je l’ai souvent joué en scrims, mais jamais en match officiel, et ce serait une belle expérience. »

Changer la perception de l’Ouest

Enfin, le midlaner a réagi à l’idée selon laquelle FlyQuest serait actuellement la meilleure équipe occidentale après son parcours au MSI. « Je comprends que les gens le pensent, mais je ne suis pas d’accord. Pour moi, ça peut être FlyQuest, G2 ou nous, selon la journée. G2 a beaucoup progressé depuis, et nous aussi. J’aimerais vraiment jouer contre FlyQuest aux Worlds, surtout contre Inspired, parce que je connais bien leurs forces et leurs faiblesses. »

Avec confiance et lucidité, Jojopyun s’impose comme l’un des visages de la nouvelle génération européenne. Alors que KOI s’apprête à défier G2 pour le titre de champion du LEC, le Canadien regarde déjà vers la Chine avec un objectif clair : prouver que l’Europe peut encore rivaliser avec les meilleures équipes du monde.

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