« L’esport est une histoire de technologie » : quel avenir pour la scène compétitive ?

Faker (T1), ici avec un maillot Razer

Devenu un phénomène mondial, l’esport s’appuie plus que jamais sur l’innovation technologique. Pour Razer, cet enjeu sera déterminant pour l’avenir de la compétition.

Depuis son premier tournoi documenté en 1972, l’esport a parcouru un chemin impressionnant, passant de compétitions locales confidentielles à un écosystème mondial attirant sponsors, gouvernements et millions de fans. Razer, marque fondée en 1998, a accompagné cette croissance en plaçant la technologie au cœur de la performance. À l’occasion d’un entretien avec Esports Insider, Jeff Chau, Directeur mondial de l’esport chez Razer, est revenu sur les transformations du secteur et ses perspectives.

La technologie comme moteur de l’esport

Pour Jeff Chau, l’évolution des périphériques illustre parfaitement la transformation de l’esport :

« À l’époque de StarCraft, les souris pesaient 120 à 150 grammes et tout était filaire. Aujourd’hui, elles doivent être sans fil, plus légères et avec une autonomie beaucoup plus longue. »

Razer a ainsi lancé la DeathAdder V4 Pro, développée en collaboration avec des joueurs professionnels de Counter-Strike, intégrant une batterie de 150 heures, devenue un standard de l’industrie. Selon Chau, chaque milliseconde compte et c’est pourquoi la marque travaille étroitement avec les pros afin d’adapter ses produits aux nouvelles exigences des jeux.

Les joueurs, figures culturelles et leviers marketing

Au-delà du matériel, l’esport a façonné de véritables icônes. Des stars comme Faker (League of Legends) ou NiKo (Counter-Strike) dépassent aujourd’hui le cadre compétitif pour devenir des modèles culturels.

« Les fans considèrent ces joueurs comme des GOATs, des dieux. Les voir gagner avec nos produits est une preuve de performance et une force marketing énorme », souligne Chau.

Razer a d’ailleurs célébré en 2025 les dix ans de partenariat avec Faker en lançant une édition spéciale de la souris Viper V3 Pro, l’une de ses sorties les plus réussies à ce jour.

Le rôle croissant des gouvernements

La reconnaissance institutionnelle a également contribué à la professionnalisation de l’esport. L’inclusion de disciplines vidéoludiques aux Jeux asiatiques ou encore l’annonce des Jeux Olympiques de l’Esport en 2027 en témoignent.

« Certains pays, comme la Corée du Sud, considèrent désormais l’esport comme une profession officielle. Les gouvernements ont vraiment élevé la discipline à un niveau supérieur », explique Chau.

En Corée, une médaille d’or en esport aux Jeux asiatiques peut même offrir une exemption de service militaire obligatoire, comme ce fut le cas pour Faker en 2022.

L’avenir : IA, nouveaux jeux et écoute du marché

Pour Razer, la prochaine révolution se jouera autour de l’intelligence artificielle. L’entreprise a inauguré en août 2025 son Centre d’excellence en IA à Singapour et présenté Project AVA, un coach virtuel capable d’analyser les performances des joueurs et de proposer un retour personnalisé.

Selon Chau, l’avenir de l’esport oscillera entre la pérennité des titres historiques (Counter-Strike, League of Legends) et l’émergence de nouvelles licences comme Marvel Rivals, déjà doté d’une scène compétitive avec 3 millions de dollars de cashprize dès sa première année.

« Pour que l’esport continue à croître, il faut écouter le marché, les joueurs, les fans. Il y aura un nouveau titre qui captivera le monde entier, et nous voulons être là pour l’accompagner », conclut Chau.

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