Maynter (KCorp Blue) : « La guerre m’a permis de regarder ailleurs, même si la transition a été difficile… »

La KCB part défendre son trophée national après une sortie en quarts des EMEA Masters (Crédit : LFL)

Aussitôt arrivé, aussitôt reparti. Après la défaite de la Karmine Corp Blue en quarts de finale des EMEA Masters, le toplaner ukrainien Maynter doit repartir dans son pays avant de défendre le titre de champions de France en LFL. L’Équipe a pu l’interviewer avant son départ pour son pays natal pour parler de sa situation.

La situation de Volodymyr « Maynter » Sorokin n’est plus un secret pour personne. L’Ukrainien de 23 ans, en LFL depuis la dissolution de la LCL, est dans une situation plus que complexe avec la guerre dans son pays qu’il a pu évoquer auprès de notre confrère Paul Arrivé. Bien évidemment, le conflit avec la Russie l’a tout d’abord impacté personnellement, le forçant à déménager un bon nombre de fois « peut-être trois ». Aujourd’hui à Kiev il pense être au plus sûr, mais « c’était dur d’être pro dans ces conditions. Ça l’est toujours ». La situation est un peu plus stable aujourd’hui avec de l’électricité et une connexion internet constante, mais il était parfois forcé d’aller « dans des cybercafés, de rater des scrims ». Cependant, elle n’est pas encore totalement au niveau : « J’ai déjà dû calculer si je pouvais participer à certains tryouts, ou si je pouvais m’échauffer. J’étais en concurrence avec des gens qui n’avaient qu’à allumer le PC et jouer au jeu. Ce n’était pas très juste. »

Cette situation de vie risque de lui bloquer des opportunités pour le futur… Nul besoin de spéculer d’ailleurs, car la Karmine Corp lui a déjà refusé l’accès à l’équipe LEC avant d’être sûr qu’il ne puisse quitter le pays de façon permanente, la situation des joueurs pros étant toujours un sujet de discussion en Ukraine. Ceci dit, même le toplaner n’était pas certain de vouloir vivre à Berlin pour la majorité de l’année : « Si je joue mal, que je me fais remplacer, je n’aurais peut-être pas de deuxième chance. Et puis, d’un autre côté l’opportunité ne se présente pas tous les jours. La décision aurait été difficile à prendre ». Le choix de la Karmine s’est donc porté sur Canna pour remplacer Cabochard en tier-1.

Mais étonnamment, la guerre a eu un avantage de taille : l’arrêt de la LCL. Un peu incompréhensible au premier abord étant donné que Maynter jouait dans cette ligue, c’est ce qui l’a encouragé à aller dans d’autres ligues, d’abord la Division 2 avec Lille Esport puis la Team du Sud avant d’arriver chez la Karmine Corp. « La LCL m’a surtout montré ce qu’il se passe quand les gens ne s’engagent pas totalement dans ce qu’ils font, se reposent sur leurs acquis pour l’argent. En fin de compte, je suis assez content que la ligue soit morte aujourd’hui ». Un style contrastant énormément avec sa philosophie de jeu, s’entraînant et analysant des heures durant, « certains [le] détestent pour ça. »

Malgré tout, c’est sa vie personnelle qui a bien sûr été le plus impacté par l’invasion russe. Ses parents étant toujours à Kramatorsk, près de la ligne de front, il est tout à fait normal que Maynter s’inquiète, mais il considère qu’il doit faire avec. « Je ne pense pas à mieux jouer parce qu’il y a la guerre, ça fait simplement partie de notre vie aujourd’hui. »

Après une première défaite face à BDS Academy dans le remake de la dernière finale, Maynter peut de suite se rattraper aujourd’hui face à son ancienne équipe, TDS qu’il affrontera vers 21h (à voir sur la chaîne Twitch d’OTP).

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