Riot Games révolutionne le modèle économique de League of Legends

LEC Season Finals - League of Legends

Comme expliqué par nos confrères de L’Équipe, Riot Games s’appuiera sur un tout nouveau modèle économique pour la saison 2025 du LEC et des autres ligues régionales.

Riot Games, l’éditeur de League of Legends, a annoncé une profonde réforme de son modèle économique pour les clubs engagés dans ses compétitions majeures. Ces derniers toucheront désormais des revenus essentiellement issus des ventes de cosmétiques dans le jeu. Ce bouleversement, présenté comme nécessaire, pourrait transformer l’écosystème esportif de League of Legends.

Un modèle basé sur les revenus digitaux

Depuis plusieurs années, Riot Games était confronté à un problème de viabilité économique dans ses ligues franchisées, comme le LEC (Ligue européenne). Les droits médias, quasi inexistants en Europe, et des revenus sponsoring fluctuants ne permettaient pas de garantir un système durable. Selon John Needham, responsable de l’esport chez Riot Games, ce modèle était trop dépendant du contexte économique global : « Lorsque nous nous concentrions sur les sponsors et les droits médias, ce n’était pas une source de revenus florissante pour notre business. »

En mars 2024, Riot a annoncé la création d’un « pot global de revenus » (GRP), regroupant les revenus issus des ventes de cosmiques liés à l’esport, tels que les skins, émotes ou pass. Ces produits digitaux, directement intégrés au jeu, sont présentés comme une source de revenus plus stable et adaptable aux évolutions du marché.

L’exemple Valorant

Ce changement s’inspire en grande partie du succès de Valorant, un autre jeu de Riot Games. En 2024, le Valorant Champions Tour a généré 78,4 millions de dollars, dont 44,3 millions provenaient des ventes de produits digitaux. John Needham explique : « Nous avons appris beaucoup de ce qu’il s’est passé sur Valorant et nous voulons l’appliquer sur League of Legends, parce que ça fonctionne. »

Les équipes de League of Legends bénéficieront donc d’une part de ce pot commun, avec une redistribution qui dépendra des performances sportives et de la popularité des clubs.

Un modèle imprévisible

Si ce nouveau système vise à garantir la durabilité de l’écosystème, il introduit une certaine incertitude pour les équipes. Nicolas Maurer, cofondateur de Vitality, précise : « Avec l’ancien modèle, nous avions des minimums garantis. Avec ce nouveau système, les revenus dépendent davantage des performances et de la consommation des contenus digitaux. » Arthur Perticoz, directeur général de la Karmine Corp, ajoute : « Cela crée un système où la qualification aux événements internationaux devient capitale pour l’équilibre financier. »

Pour faciliter la transition, Riot a effacé les deux millions de dollars de dette que les clubs devaient encore payer pour leur place dans le LEC. Une mesure saluée par les équipes.

Une transition encore fragile

Bien que ce modèle soit jugé plus vertueux sur le long terme, il reste des défis. Les ventes de certains cosmiques, comme les émotes aux couleurs des clubs, sont encore limitées. Alban Dechelotte, directeur général de G2 Esports, estime que « ce changement a pris de court les équipes qui avaient des contrats pluriannuels avec des joueurs. »

D’autres jeux, comme Rocket League ou Counter-Strike, ont déjà adopté des modèles similaires basés sur les revenus de skins. Riot Games, après avoir longtemps hésité, semble à présent convaincu : 2025 marquera une nouvelle ère pour l’esport sur League of Legends. Reste à voir si ce modèle répondra aux attentes des équipes et des joueurs.

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