Test complet d’Enotria : The Last Song sur PS5

Le genre des Soulslike est désormais bien établi dans le paysage vidéoludique, attirant les joueurs à la recherche de défis relevés et de mécaniques de jeu exigeantes. Avec des titres tels que Dark Souls ou Elden Ring, ces jeux ont défini un genre où la frustration côtoie la satisfaction de surmonter des obstacles redoutables. Dans ce contexte, Enotria: The Last Song, développé par le studio italien Jyamma Games, tente de se faire une place en proposant une expérience inspirée de ses illustres prédécesseurs, tout en intégrant des éléments distinctifs issus du folklore italien.

Dès les premières minutes, Enotria s’annonce comme un titre prometteur grâce à son ambiance unique et son gameplay tactique. Ce test détaillé se penche sur les qualités du jeu, les nouveautés qu’il apporte au genre Soulslike, tout en évoquant quelques défauts qui, sans être rédhibitoires, viennent ponctuer l’expérience.

Une ambiance envoûtante : l’Italie idéalisée au cœur de l’aventure

L’un des premiers aspects qui frappe dans Enotria est son cadre visuel. Là où beaucoup de Soulslike optent pour des atmosphères sombres et oppressantes, avec des châteaux gothiques, des marais lugubres ou des cités en ruines, Enotria propose une vision lumineuse et colorée d’une Italie fantasmée. Ce choix est aussi surprenant qu’enchanteur. Le joueur est immergé dans des paysages méditerranéens, des collines verdoyantes et des villages pittoresques baignés de lumière. Cette esthétique méditerranéenne apporte une bouffée d’air frais dans un genre où les décors sombres sont souvent la norme.

Chaque zone du jeu présente une identité propre, inspirée à la fois de la réalité et du fantastique. Par exemple, la cité de Quinta rappelle les fêtes opulentes et théâtrales de la Renaissance, tandis que Falesia Magna évoque les vestiges d’un empire romain tombé en ruine, avec ses statues imposantes et ses soldats pétrifiés dans le temps. C’est un régal pour les yeux, et l’exploration de ces environnements offre de nombreuses occasions de s’émerveiller.

Malgré la beauté visuelle, il convient de noter que l’expérience est parfois perturbée par des bugs. Si certains d’entre eux sont mineurs, comme des erreurs graphiques ou des textures qui se chargent mal, d’autres affectent plus sérieusement l’immersion, comme des gels d’ennemis en plein combat ou des crashs occasionnels qui peuvent même corrompre des fichiers de sauvegarde. Heureusement, ces incidents ne sont pas suffisamment fréquents pour gâcher l’expérience globale, mais ils méritent d’être mentionnés.

Un système de combat tactique et gratifiant

Le cœur de tout Soulslike réside dans son système de combat, et sur ce point, Enotria ne déçoit pas. Les bases du genre sont respectées avec un ensemble de mécaniques familières : attaques légères, attaques lourdes, parades et esquives sont toujours au centre des affrontements. Cependant, le jeu parvient à se distinguer grâce à l’introduction des masques, qui sont au cœur du gameplay.

Les masques sont un élément clé de Enotria. Chacun d’entre eux modifie non seulement l’apparence de votre personnage, mais aussi son style de combat et ses compétences. Vous pouvez choisir entre différents masques offrant des capacités variées : certains favorisent une approche offensive avec des attaques puissantes, d’autres se concentrent sur la magie, tandis que d’autres encore privilégient la vitesse et l’agilité. Cette mécanique de masques ajoute une profondeur stratégique intéressante, permettant au joueur de s’adapter à chaque situation en fonction des ennemis rencontrés.

Ce système de personnalisation est particulièrement gratifiant lors des affrontements avec les boss. Chaque combat de boss est conçu avec soin, et le choix du masque approprié peut faire la différence entre la victoire et la défaite. Par exemple, le boss Zanni, inspiré de la Commedia dell’arte, exige une maîtrise de la parade et l’utilisation de masques spécifiques pour maximiser vos chances de succès.

Toutefois, cette flexibilité dans le choix des masques a aussi ses revers. Gérer vos masques et affinités élémentaires peut parfois s’avérer déroutant. Le jeu n’offre aucune indication visuelle claire pour savoir quelle affinité est active, ce qui vous oblige souvent à ouvrir le menu pour vérifier et ajuster vos configurations. Cette navigation répétée dans les menus peut interrompre le rythme des combats et devenir frustrante.

Malgré cela, les combats restent majoritairement satisfaisants, notamment grâce au système de rupture des ennemis. En alternant judicieusement vos attaques, vous pouvez briser la garde de vos adversaires et infliger des coups dévastateurs. Cette mécanique, dynamique et gratifiante, contribue à rendre chaque combat intense et engageant, même si certaines batailles peuvent traîner en longueur.

Exploration : un level design soigné mais exigeant

Le level design est un autre point fort de Enotria. Les environnements sont vastes, interconnectés et regorgent de secrets à découvrir. L’exploration est clairement récompensée, avec de nombreux raccourcis et objets cachés à chaque détour. Cette conception labyrinthique est typique des Soulslike, et Enotria ne fait pas exception à cette règle, offrant aux joueurs un sentiment de satisfaction lorsqu’ils déverrouillent de nouveaux chemins ou reviennent à un point de départ après une longue exploration.

Cependant, cette richesse dans l’exploration a aussi un inconvénient : le manque de clarté sur la direction à prendre. Il arrive souvent que l’on se retrouve à tourner en rond sans savoir exactement où aller, et les dialogues des PNJ ne sont pas toujours très utiles pour orienter le joueur. Un peu plus de guidance n’aurait pas été de trop, surtout pour les joueurs qui préfèrent une progression moins opaque.

Malgré ces quelques défauts, se perdre dans les décors d’Enotria reste une expérience plaisante. Chaque nouvelle zone découverte apporte son lot de surprises et de récompenses, et l’atmosphère théâtrale du jeu incite à une exploration méticuleuse.

Une narration en retrait

L’un des aspects les plus discutables du jeu est son approche de la narration. Enotria adopte une méthode minimaliste, où l’histoire est principalement racontée à travers des indices disséminés dans les objets, les dialogues laconiques et les environnements. Si cette approche fonctionne dans d’autres Soulslike, elle manque ici d’impact. Le protagoniste reste en grande partie muet, et les motivations des personnages secondaires ne sont pas suffisamment développées pour que l’on s’investisse pleinement dans l’intrigue.

L’univers inspiré de l’Italie antique et du théâtre, bien que fascinant, aurait également mérité un développement plus poussé. Les références à la Commedia dell’arte et aux dieux de la mythologie italienne sont intéressantes, mais elles sont souvent reléguées à l’arrière-plan, et le joueur doit faire un effort supplémentaire pour comprendre et apprécier la richesse de ce monde.

Une progression personnalisée mais perfectible

Le système de progression d’Enotria repose principalement sur les masques, qui permettent de personnaliser largement votre style de jeu. Chaque masque possède des compétences spéciales, et vous pouvez en équiper plusieurs à la fois pour alterner entre différents styles de combat. Cette flexibilité est un vrai plus, car elle permet de s’adapter aux ennemis et aux environnements.

Cependant, la gestion de ces masques et des affinités n’est pas toujours intuitive. Il faut souvent passer par des menus complexes pour optimiser votre personnage, et cela peut décourager certains joueurs, surtout ceux qui préfèrent une progression plus fluide et directe. De plus, certaines compétences sont déséquilibrées, rendant certaines stratégies plus efficaces que d’autres.

Conclusion : un Soulslike unique avec du potentiel

En somme, Enotria: The Last Song est une expérience riche et prometteuse qui parvient à se démarquer dans un genre exigeant. Son cadre enchanteur, inspiré de l’Italie, et son système de masques innovant apportent une bouffée d’air frais dans le monde des Soulslike. Les combats tactiques et le level design soigneusement élaboré raviront les amateurs de défis stratégiques.

Bien que le jeu souffre de quelques défauts, notamment au niveau de la narration et des bugs techniques, ces imperfections n’effacent pas les qualités du titre. Enotria est un jeu qui a du charme et de la profondeur, et il saura séduire ceux qui apprécient l’exploration, la personnalisation et les mécaniques de combat sophistiquées.

Avec quelques ajustements, Enotria pourrait bien devenir une référence dans son genre. Pour l’instant, c’est un jeu qui mérite d’être découvert, surtout par les amateurs de Soulslike à la recherche d’une nouvelle expérience originale et rafraîchissante.

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