Test de Elden Ring: Nightreign sur PS5 — Une tempête envoûtante dans l’univers de FromSoftware

Lorsque Elden Ring: Nightreign a été annoncé, j’ai immédiatement été intrigué. FromSoftware, maître incontesté des Souls-like, osait s’aventurer en terre nouvelle avec un roguelike coopératif au rythme effréné ? La promesse était audacieuse.

Après de longues heures de jeu sur PS5, je peux le dire sans détour : Nightreign est une tempête de fraîcheur. Un ouragan de chaos. Une symphonie brutale et exaltante, portée par une direction artistique familière mais toujours envoûtante. Est-il parfait ? Non. Mais c’est précisément dans ses audaces et ses partis pris tranchés que réside toute sa saveur.

Une toute nouvelle philosophie de jeu

Dès le lancement, Nightreign annonce la couleur : ce n’est pas Elden Ring 2. Oubliez les longues heures passées à perfectionner une stat obscure ou à farfouiller dans chaque recoin de la carte à dos de Torrent. Ici, le mot d’ordre est action. Survie. Urgence. La structure du jeu est totalement repensée autour de cycles temporels intenses et de mécaniques roguelike, le tout sublimé par un gameplay coopératif profondément engageant.

À chaque nouvelle expédition, vous choisissez un personnage parmi huit classes bien définies : du Wylder agile au Guardian robuste, en passant par l’Executor, véritable monstre de puissance, chaque classe offre un gameplay singulier, un rôle à tenir et des synergies à explorer. Ce n’est pas un simple choix cosmétique – il conditionne toute votre partie. Et croyez-moi, quand le Raider fait surgir une obélisque pour défendre votre équipe dans la tourmente, ou que la Recluse foudroie une horde d’ennemis d’un éclair dévastateur, on comprend immédiatement la profondeur stratégique du système.

Un roguelike qui ne fait aucune concession

Nightreign impose un rythme soutenu, dicté par la Nuit, cette zone dangereuse qui rétrécit en permanence la carte. Cette mécanique, inspirée des battle royale, force les décisions rapides. Impossible de tout visiter : chaque détour doit être justifié. Chaque affrontement, pesé.

Le loot, quant à lui, est au cœur de l’expérience. Ici, pas de gestion d’armure ou de poids : les builds sont entièrement composés de talismans, d’armes aux effets aléatoires, et de reliques gagnées au fil des parties. Cette génération procédurale offre une variété impressionnante de builds. Un run peut littéralement être transformé par un sort bien placé ou un bonus qui booste une synergie élémentaire. Lors de l’une de mes expéditions, ma Recluse s’est vue doter d’un arsenal axé sur la foudre – et j’ai ressenti un plaisir immense à déchaîner cette tempête électrique sur mes ennemis.

Le multijoueur, pierre angulaire de l’expérience

J’ai joué à Nightreign majoritairement en équipe, comme il se doit. Et c’est là que le jeu brille véritablement. Chacun son rôle, chacun ses responsabilités, et ensemble, une coordination qui fait la différence entre la vie et la mort. On apprend vite à se répartir les tâches : l’un attire les ennemis, l’autre déchaîne ses sorts, pendant qu’un troisième réanime les coéquipiers ou contrôle le champ de bataille avec ses compétences ultimes. Le jeu encourage une vraie discussion stratégique en temps réel – et ça fonctionne à merveille.

Le système de résurrection entre joueurs, l’urgence des déplacements, les zones de loot à sécuriser : tout est pensé pour mettre en valeur la coopération. Le plaisir que l’on ressent après une victoire arrachée contre un boss infernal, c’est tout simplement jubilatoire.

Une pression constante, mais grisante

Ce qui m’a le plus marqué dans Nightreign, c’est la sensation de flux permanent. Il n’y a pas de pause. Pas de temps pour souffler. Même la gestion des niveaux se fait à la volée : on monte automatiquement, en fonction de la classe choisie, via les runes ramassées. Cela peut surprendre au début, surtout pour les puristes du theorycrafting, mais on comprend rapidement l’intérêt : Nightreign vous pousse à agir, à improviser, à vous adapter.

L’exploration est rythmée par des mécaniques neuves et bienvenues : la course rapide, l’escalade, les sauts spectaculaires, et même l’absence totale de dégâts de chute. Un vrai bonheur ! On traverse les falaises sans crainte, on escalade pour contourner un camp ou fuir la Nuit – tout cela donne au jeu une verticalité fluide et naturelle qui manquait parfois dans Elden Ring.

Des boss puissants, inédits… et mémorables

Et que dire des Nightlords ? Ces super-boss sont sans conteste le clou du spectacle. Gladius, la bête à trois têtes que j’ai affrontée lors de mon run final, est sans doute l’un des boss les plus marquants de tous les jeux FromSoftware. Son design est somptueux, son moveset imprévisible et nerveux, et le combat d’une intensité folle. Savoir qu’il en reste sept autres à découvrir me met déjà en appétit.

Mention spéciale aussi aux mini-boss et aux boss de fin de journée, tous puisés avec intelligence dans le bestiaire d’Elden Ring. Oui, certains visages sont familiers – mais dans ce contexte roguelike, ils reprennent vie différemment. Chaque affrontement devient une épreuve nouvelle, une danse mortelle.

En solo ? Oui… mais avec prudence

Nightreign peut se jouer en solo. Et j’ai tenté l’expérience – par curiosité. Le constat est clair : c’est possible, mais ce n’est pas optimal. La difficulté monte en flèche, les erreurs sont bien plus punitives, et sans coéquipier pour vous relever, chaque faux pas devient dramatique. L’équilibrage penche indéniablement en faveur du jeu en équipe. Mais pour les plus téméraires, les plus méthodiques, l’exploit en solo est à portée… même si je n’ai pas encore réussi à abattre un Nightlord seul (ce n’est pas faute d’avoir essayé !).

Quelques limites, jamais gênantes

Alors oui, il y a quelques petites choses à redire – soyons honnêtes. La carte, Limveld, bien que jolie, reste très proche de Limgrave. Certains décors se répètent un peu. Les points d’intérêt finissent par devenir familiers. Les arènes de boss, elles, manquent un peu de personnalité – on sent que la direction artistique, si forte d’habitude chez FromSoftware, s’est montrée ici un brin prudente.

Mais ces petites redondances n’entachent en rien l’expérience globale. Au contraire, elles la rendent plus lisible, plus maîtrisée. Et ce que Nightreign perd en surprise visuelle, il le gagne en dynamisme, en gameplay et en rejouabilité.

Verdict : un orage maîtrisé, une tempête de plaisir

Elden Ring: Nightreign est un véritable vent de fraîcheur dans le catalogue de FromSoftware. Un jeu qui ose, qui bouscule les codes, qui réinvente l’univers d’Elden Ring sous un prisme coopératif et roguelike. Il demande un peu de patience, beaucoup d’attention, une vraie coordination – mais il récompense chaque effort par des moments de grâce, de tension et de satisfaction absolue.

En équipe, il est grisant. En solo, il est impitoyable. Et toujours, il est fun.

Il ne remplacera pas Elden Ring dans le cœur des puristes. Mais il l’accompagne brillamment, en ouvrant une nouvelle voie – plus rapide, plus chaotique, mais tout aussi fascinante. Et si l’aventure ne fait que commencer, alors je suis prêt à replonger. Encore et encore.

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