Le projet a viré au cauchemar : YaLLa Esports s’est retiré brusquement de la scène Conter-Strike avec plus d’un million de dollars de dettes.
Créée en 2016 comme organisation compétitive, YaLLa Esports avait opéré un virage stratégique en 2023 pour devenir une agence média spécialisée dans le gaming. Portée par l’annonce de sa série de tournois Counter-Strike « Compass », avec un prize pool total de 1,5 million de dollars pour 2025, la société basée aux Émirats arabes unis semblait vouloir s’imposer comme un acteur majeur du circuit international. Mais derrière cette façade, les difficultés financières s’accumulaient.
Des signaux d’alerte ignorés
Selon plusieurs anciens employés, les problèmes de trésorerie étaient récurrents, avec des salaires versés en retard, voire impayés pendant plusieurs mois. Les premières fissures visibles apparaissent début 2025, lorsque le tournoi YaLLa Compass Winter perd son statut officiel HLTV pour non-respect des règles de Valve. En avril, le LAN prévu au Qatar est déplacé en ligne et voit son prize pool réduit de moitié.
La faillite annoncée
Le 18 juillet 2025, lors d’une réunion interne, le fondateur Klaus Kajetski annonce que YaLLa entame un processus de liquidation. Les dettes dépassent le million de dollars, incluant salaires impayés, cachets de free-lances, prix de tournois et factures de partenaires. Plusieurs équipes prestigieuses, comme The MongolZ ou Ninjas in Pyjamas, affirment ne pas avoir reçu leur part des gains remportés.
Dear Counter-Strike community, the YaLLa Compass journey has come to an end. Thanks to each and every one of you who supported us.
— YaLLa Compass (@YaLLaCompass) August 6, 2025
Les récits d’anciens collaborateurs dépeignent une gestion chaotique et centrée sur l’image publique plutôt que sur les engagements financiers. « On nous promettait que l’argent des sponsors allait régler la situation, mais rien ne venait », témoigne un ex-employé. Des free-lances expliquent avoir travaillé plusieurs mois sans paiement, certains devant même s’endetter pour honorer leurs obligations.
De lourdes conséquences pour l’esport
Au total, près de 700 000 dollars de prize money issus de huit tournois resteraient impayés. Des partenaires commerciaux dénoncent des « livrables incomplets » et des sponsors, comme 1xBet ou BetBoom, réclament des remboursements. Ce fiasco inquiète l’écosystème esport, déjà fragile et largement dépendant de financements liés aux paris en ligne.
Pour Wadih Al Sayah, ancien co-propriétaire, cette faillite signe la fin d’un rêve : « Nous voulions prouver qu’une organisation arabe pouvait rivaliser au plus haut niveau. Voir cela réduit à néant est un crève-cœur ». Aujourd’hui, de nombreux créanciers doutent de récupérer leur argent, tandis que la direction reste silencieuse sur l’avancée réelle du processus de liquidation.
Over $1M in debt, cancelled events, liquidation: How YaLLa Esports collapsed https://t.co/x4AlwAAqEW
— HLTV.org (@HLTVorg) August 11, 2025