Dans une récente interview, le Français Adam a évoqué sa progression personnelle malgré le début de saison compliqué de Rogue.
Après une nouvelle défaite de Rogue le week-end dernier en LEC (0-2 contre G2), Adam « Adam » Maanane s’est exprimé longuement dans l’émission /Chat All, animée par Trayton. Durant plus d’une heure, le toplaner français a livré un témoignage rare sur son équipe, la situation de BDS, l’évolution du LEC sous le format Fearless, et son propre état de forme.
Un split difficile et un Rogue en manque total de repères
Sans détour, Adam a dressé un constat lucide des difficultés de Rogue. Si l’équipe montre un certain potentiel en early game, elle s’effondre systématiquement en mid game. « On a vraiment des très très gros problèmes en mid game », affirme-t-il. La faute, selon lui, à une confiance ébranlée et un manque de coordination. « Je dirais pas qu’on se fait pas confiance, mais on a peur de fou. On a peur de cliquer forward, de tenter des trucs. »
Rogue détient d’ailleurs le triste record du nombre de BO joués depuis le début du split, sans parvenir à convertir ses matchs en victoires. Un calendrier que le joueur juge déséquilibré : « En quatre semaines, on aura joué sept BO3. C’est censé être un format où tu scales tranquillement. Là, au bout de deux semaines, on était déjà à trois BO. En termes d’équité sportive, c’est discutable. »
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BDS : une équipe sans identité selon Adam
Interrogé sur son ancienne équipe, Adam n’a pas mâché ses mots. Il pointe du doigt une construction déséquilibrée autour de la botlane Ice-Parus, sans véritable structure autour. « BDS, il manque juste une identité d’équipe. Ice est trop fort, vraiment gifted. Mais aujourd’hui, on lui donne pas les clés. »
Le choix d’Irelevant au top ne convainc pas Adam, qui le décrit comme peu impactant. « C’est pas un playmaker. En vrai, c’est un peu un PNJ. Il crée rien sur la carte, ni en early, ni en mid game. » Malgré la critique, il reste mesuré : « Ce serait très médisant de dire que BDS est foutu. Peut-être qu’il leur suffit d’une bonne semaine de scrims pour relancer une dynamique. »
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Adam, un toplaner en confiance et plus complet que jamais
Sur le plan personnel, Adam affirme traverser l’une des meilleures périodes de sa carrière. Grâce à un séjour en Corée, il a pu repartir de zéro. « Je vais sur n’importe quel matchup avec full confiance. Je me sens très bien individuellement. » Souvent associé à un style très agressif, il revendique aujourd’hui une polyvalence assumée : « Je joue Jayce, Gnar, Rumble. Je pense être l’un des joueurs les plus polyvalents d’Europe actuellement. »
Le format Fearless, qui bannit les picks déjà joués, pousse justement les joueurs à cette flexibilité. « Le Fearless, ça avantage clairement ceux qui savent tout faire. Mais aujourd’hui, on a trop de lacunes macro pour que je puisse me permettre certains picks. »
Un LEC plus relevé, mais plus inégalitaire
Pour Adam, le niveau global du LEC a progressé, tout en créant une fracture plus nette entre les meilleures et les autres équipes. Il identifie un top 4 solide : Karmine Corp, G2, Fnatic et KOI. « Ces équipes peuvent toutes prétendre au top 1. Les grandes équipes peuvent first-time des picks et ça fonctionne. Les autres, si elles essaient, elles se ruinent. »
Concernant la scène internationale, il reste prudent : « La KC a battu TES ou HLE. FlyQuest a mis 3-2 à Gen.G. C’est plus aussi ridicule qu’avant. Mais les top équipes LCK, ça reste un autre monde. »
Contre le streaming des scrims : une prise de position nette
Enfin, Adam a donné son avis sur la tendance lancée par Los Ratones, qui avaient diffusé tous leurs scrims pendant les EMEA Masters. Pour lui, ce choix n’a aucun intérêt : « Tu peux pas innover, tu dois adapter ton gameplay pour rien leak. C’est nul, ça t’aide ni à court terme, ni à long terme. »
Malgré les résultats compliqués de Rogue, Adam reste fidèle à sa ligne de conduite : « Que je fasse 10e ou pas, moi l’important c’est de continuer à bien jouer. » Un discours rare, sincère, dans un environnement ultra-compétitif où la pression du résultat peut parfois faire perdre de vue l’essentiel.