Sacré champion du monde de StarCraft II il y a quelques jours à l’Esports World Cup, Clément « Clem » Desplanches est revenu sur le plus beau moment de sa carrière auprès de nos confrères de L’Équipe.
« J’étais encore plus content deux trois jours après, à tête reposée. (Il sourit.) Quand même, c’est tellement cool. C’était un tournoi spécial, le plus gros tournoi de l’histoire de StarCraft en termes de cashprize (400 000 dollars à la gagne), en plus d’être la finale mondiale cette année. Je prends toujours les tournois un par un, mais celui-là, c’était quand même celui à gagner. »
« Avant le tournoi, j’ai passé un mois en Corée pour m’entraîner et je suis allé directement à Riyad depuis là-bas. Je savais que j’étais proche de mon meilleur niveau, j’étais vraiment en confiance. Mais de là à dire que j’allais gagner… Ça me paraissait encore très loin. Je savais que j’avais une chance de faire une bonne performance, mais sur les tournois précédents, Serral (le Finlandais Joona Sotala, meilleur joueur de l’histoire) avait roulé sur tout le monde. J’avais aussi pas mal joué contre Her0 (le Sud-Coréen Joon-ho Kim) à l’entraînement, et c’était du 50/50, donc je pensais que ça allait être compliqué de le battre. Dans ma tête, j’étais dans les favoris, pas le favori. »
Tombeur de Serral 5-0 en finale, Clem a encore du mal à réaliser son exploit colossal. « Pour le premier match, j’avais un plan de jeu assez standard, rien de très surprenant. Ça s’était bien passé parce que je me sentais bien mécaniquement. Donc je me suis dit que j’allais rester sur le même plan, quitte à changer si ça tournait mal… Mais ça s’est passé aussi bien que sur le premier match. Après la game 3, je me suis dit que si je continuais à jouer comme ça, il y avait de bonnes chances que je gagne. Et après la game 4, je me suis dit ‘Attends, ça va vraiment se passer comme ça ?’ (rires). J’ai encore du mal à le réaliser. J’étais choqué d’à quel point les matchs ont été faciles, dans un certain sens. »
« Je m’étais dit après que si je pouvais gagner un tournoi comme Atlanta (le Masters de décembre dernier, son premier trophée intercontinental), je pouvais aussi gagner un tournoi comme l’EWC, parce que ce sont les mêmes joueurs qui participent. Je savais que j’avais les capacités. Gagner le plus gros tournoi de StarCraft de tous les temps, ça fait quelque chose. J’ai vu que j’avais plus que doublé mes gains en tournois, ce qui est fou, puisque je joue depuis très longtemps (ses premiers gains remontent à 2018, alors qu’il avait… 14 ans). Mais je me sens encore plus motivé qu’avant. C’est le meilleur niveau que j’ai jamais montré jusqu’à présent hors ligne, mais je pense que je peux le refaire, en arrivant avec le bon état d’esprit, le bon entraînement. Et j’espère y arriver dès le prochain tournoi… »