HLTV, site émérite de statistiques pour tout ce qui est Counter-Strike a décidé de regarder si la performance des joueurs était volatile en fonction de leur risque d’élimination, une fois que la pression est bien installée.
Les projecteurs vous aveuglent, vos coéquipiers hurlent dans leurs micros alors que l’énergie des fans criant votre nom dans l’arène accueillant des milliers de spectateurs font vrombir l’établissement dans son entièreté… Une situation dans laquelle beaucoup de joueurs se retrouvent régulièrement dans le milieu de l’esport, pas juste R6. Une situation dans laquelle le niveau des sportifs traditionnels est connue pour parfois changer drastiquement, la pression de l’élimination directe les poussant à leur limite ou au contraire, les faisant douter d’eux-mêmes.
Certaines équipes sont même devenues connues pour être des choke artists, tomber au pire moment à quelques mètres de la ligne d’arrivée : Virtus.pro, Astralis ou ENCE ont tous eu leurs moments d’infamie à l’époque CS:GO, que ce soit la finale de l’E-League d’Atlanta en 2017, les play-offs de l’ESL Pro League 13 ou encore les quarts de finale de l’ESL One Cologne de 2016…
Mais statistiquement, est-ce que la pression a tendance à véritablement impacter les joueurs pros ? Comme d’habitude, ça dépend des cas… Après avoir calculé le rating moyen des joueurs, HLTV a calculé la différence entre leurs ratings avec et sans la pression de l’élimination directe.
Des différences minimes, des grands gagnants et perdants chez Spirit
De manière générale, les joueurs ont tendance à subir une chute de 0.02 de rating en moyenne. Une petite statistique mais qui signifie tout de même que la majorité des joueurs ont tendance à avoir plus de mal face à la pression, soit par manque d’habitude soit par une faiblesse mentale tout simplement.
Comme à leur habitude, Spirit se fait remarquer en ayant l’un des plus grands gagnants et perdants des deux côtés du graphique. Malgré sa performance déjà incroyable de base, il semblerait que le petit phénomène Donk (17 ans) n’aie pas peur de la pression, gagnant presque un dixième de performance dans ces parties où la menace de l’élimination est présente. De l’autre côté, sh1ro qui avait farm la phase de groupe a Katowice semble avoir plus de mal en play-offs, sans compter leur performance à Sydney… De même pour Jimpphat, expliquant les quelques chokes que MOUZ a eu récemment à Chengdu ou à Copenhague avant de bien se rattraper en mai.
Si l’on continue dans le classement des perdants, on retrouve des visages familiers chez Virtus.pro et Astralis, leur réputation les précédant, ENCE étant remplacé par Eternal Fire qui n’a certainement pas l’habitude pour le moment. En effet, les Turcs sont plus adapté à un milieu mid-tier que la pression que les majors peuvent apporter et auxquels ils ont véritablement commencé à participer il y a seulement quelques mois. Spinx est certainement l’exemple les plus surprenant, forçant ZywOo en rôle de solo carry qu’il a eu durant des années chez Vitality en play-offs.
Du côté des gagnants, une équipe et surtout un joueur se fait remarquer : Complexity. Ceci est expliqué par leur présence fréquente en lower bracket, ayant tendance à tomber rapidement face à une équipe plus forte avant d’affronter plusieurs équipes plus faibles à la suite, expliquant pourquoi leurs deux joueurs stars floppy et EliGe sont certains des joueurs s’améliorant le plus en situation de crise.
Mais de manière générale : Non, les joueurs de CS ne jouent pas plus ou moins bien en fonction de la pression sur scène mis à part les équipes plus jeunes. Ce qui à vrai dire, démontre surtout les efforts mis en place par le staff de chaque organisation pour faire en sorte que ce genre de conditions impactent leur joueurs le moins possible !