Hans Sama (G2) : « Après 8 ans de compétition, si tu ne gères pas tes émotions, tu craques »

Juste avant la reprise du LEC ce week-end, le Français Hans Sama s’est livré en interview, entre déception et obsession de la perfection.

Finalistes malheureux du Winter Split, Hans Sama et G2 Esports ont vu leur ambition de titre s’envoler face à une Karmine Corp impitoyable. Dans un entretien avec Trayton, le botlaner français revient sur cette défaite, sa discipline d’entraînement et son regard sur l’évolution du LEC.

Un pilier du LEC toujours en quête d’excellence

À 25 ans, Steven « Hans Sama » Liv fait partie des joueurs les plus respectés de la scène League of Legends européenne. Après des passages chez Misfits, Rogue et Team Liquid, il est aujourd’hui un élément-clé de G2 Esports. Son parcours est jalonné de succès, comme un quart de finale des Worlds en 2017 et plusieurs titres régionaux, mais aussi de périodes de doute. Son secret pour rester au sommet ? Une rigueur de travail extrême. « Ce n’est ni l’instinct ni le talent brut qui font la différence, mais l’exigence quotidienne », affirme-t-il.

Une finale mal abordée contre la Karmine Corp

Le 11 février dernier, G2 s’incline 0-3 en finale du Winter Split face à la Karmine Corp. Un revers cuisant que Hans Sama analyse avec lucidité : « On a vraiment très mal joué cette finale. On n’était pas prêts mentalement. On a sous-estimé l’événement et on s’est trop reposés sur nos acquis. » En cause, une stratégie qui manquait de surprise et une obsession mal canalisée pour le contrôle des objectifs : « On a tunnel sur les dragons, au lieu de penser à la macro et de s’adapter. » Cette frustration a retardé l’analyse de la défaite : « On ne voulait pas revoir les games. Trop de colère, trop de déception. Mais c’était nécessaire. »

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— Karmine Corp (@KarmineCorp) March 2, 2025

Un travail mécanique obsessionnel

Hans Sama se distingue par une approche ultra-précise du poste d’ADC. En 2024, après le MSI, il réinvente totalement sa manière de jouer : « J’utilisais mal mon clavier depuis des années. J’ai tout changé, et j’ai aussi intensifié mon travail sur la mécanique pure. » Il passe des heures en practice tool, enchaîne les parties en Corée – jusqu’à 30 par jour – et atteint le top 6 du ladder KR en treize jours. « Aujourd’hui, je clique deux fois plus vite qu’avant. » Ce souci du détail se retrouve aussi dans son champion pool : « Aphelios ? Avant, j’étais nul. Maintenant, je peux le sortir avec confiance. »

L’impact du format Fearless sur la scène européenne

Le LEC a introduit en 2025 le format Fearless Draft, qui interdit de rejouer un champion dans une même série. Un changement que Hans Sama salue : « Avant, tu pouvais spam un pick en scrim. Maintenant, il faut maîtriser une large palette de champions. J’adore cette dynamique, elle nous rapproche des standards internationaux. » Il met aussi en avant le niveau relevé du LEC cette année : « Upset, Noah, Caliste, Supa… Il y a une densité incroyable. Et c’est parfait : plus le niveau monte, plus je dois travailler. »

Une discipline mentale essentielle

Pour supporter cette exigence, Hans Sama a fait des choix radicaux. « J’ai supprimé Twitter et tous les réseaux. Trop de bruit, trop de négativité. » Il a aussi mis en pause son streaming : « Je veux revenir quand je serai au top. Pas juste pour parler à une caméra. » Pour lui, l’équilibre mental passe par la routine, la discipline et même la méditation : « Après huit ans de compétition, si tu ne gères pas tes émotions, tu craques. »

Objectif : rebondir au Spring Split

Malgré l’échec du Winter, Hans Sama reste confiant : « On ne va pas abandonner. On a une équipe talentueuse, mais on doit se remettre en question et ne jamais tomber dans la facilité. » Il met en avant l’investissement de ses coéquipiers, notamment Caps : « Il parle plus, il ramène des idées, il veut gagner. Cette énergie est cruciale. » Avec l’introduction des BO3 au printemps, il espère que le rythme plus soutenu permettra une progression rapide : « Plus de matchs, plus de review, plus de travail. C’est ce qu’on doit faire. »

Pour Hans Sama, l’objectif reste clair : retrouver le sommet et, surtout, ne jamais cesser d’évoluer.