Dans une récente interview accordée à nos confrères de HLTV, FalleN a évoqué les récentes évolutions et leurs impacts sur la scène Counter-Strike.
Après une fin d’année 2024 prometteuse au Major de Shanghai, où FURIA était passée tout près d’une qualification en playoffs, l’année 2025 a débuté sur une note plus mitigée. L’équipe brésilienne, emmenée par Gabriel « FalleN » Toledo (33 ans), a connu des difficultés lors des premières compétitions, avec une élimination précoce dans le Group Stage de l’IEM Katowice.
Fim de #IEM Katowice pro Brasil com o 1×2 contra a Astralis.
— FURIA (@FURIA) February 3, 2025
Inferno 10-13
Dust2 13-8
Nuke 13-11
Obrigado pela torcida de sempre. #FURIACS volta à preparação para os próximos compromissos. pic.twitter.com/pBl5sabrZ3
FURIA doit « trouver son équilibre »
« Je pense que nous sommes dans une position où, si nous jouons le jeu que nous voulons jouer, nous pouvons battre les meilleures équipes du monde sur de nombreuses cartes », explique FalleN. « Mais en même temps, nous ne sommes pas aussi décisifs et confortables que d’autres équipes de premier plan, qui ne perdent pratiquement jamais contre des équipes de niveau inférieur. C’est un équilibre à trouver. »
Ce manque de régularité reste l’un des défis majeurs de l’équipe. « Nous progressons, mais nous devons encore gagner en constance. Moi-même, en tant qu’AWPer, je dois mettre plus de chiffres. Nous travaillons dur et nous apprécions jouer ensemble, et c’est un élément clé », ajoute le vétéran brésilien.
La pression du circuit compétitif est également un facteur clé. « CS est un jeu très, très serré en ce moment. Un ou deux rounds peuvent tout changer. Par exemple, nous avons perdu un match important en début d’année sur un forcebuy alors que nous menions 11-11. Cela a influencé notre ressenti sur le tournoi, mais en réalité, nous étions proches d’un tout autre résultat. C’est un aspect mental que nous devons gérer. »
Un circuit compétitif en pleine évolution
Depuis la fin de l’ère des tournois partenaires et le retour à un circuit basé sur le classement, Counter-Strike a connu de profonds bouleversements. Si certaines décisions de Valve ont été saluées, elles ont également engendré des difficultés pour les équipes en dehors du top 20 mondial.
« Honnêtement, je pense que les changements apportés par Valve avaient des objectifs précis, mais certains problèmes sont apparus », analyse FalleN. « La scène Tier-2 a aujourd’hui très peu de tournois à jouer. Si vous n’êtes pas dans le top 25 ou top 20, il n’y a presque aucune raison de continuer à jouer à CS dans l’état actuel des choses. »
Ce manque d’opportunités pour les équipes émergentes pourrait freiner l’essor du jeu dans certaines régions. « Au Brésil, on ressent que maintenir une équipe CS est très coûteux et difficile. Aujourd’hui, si quelqu’un voulait créer une équipe à partir de zéro, ce serait quasiment impossible. »
Si l’implication de Valve est perçue comme une avancée positive, certaines dérives commencent déjà à apparaître. « J’ai entendu parler d’équipes qui priorisent certains tournois et en ignorent d’autres. Les organisations doivent trouver un modèle économique stable. Sans structures comme le Louvre Agreement ou des accords avec les organisateurs, elles ne peuvent pas uniquement compter sur les prizepools, qui sont majoritairement redistribués aux joueurs. »
Malgré ces défis, FalleN reste optimiste quant à l’avenir de Counter-Strike. « C’est un sujet complexe, et il n’y a pas de solution parfaite. Mais nous avons besoin de nouvelles organisations, de nouvelles équipes qui puissent se faire une place, tout en assurant la stabilité des structures déjà en place. J’espère que Valve maintiendra un dialogue ouvert pour ajuster les choses au fur et à mesure que la scène évolue. »
FalleN on new circuit: "I don't think anyone is starting from scratch, it's almost impossible" https://t.co/Cc8awDn2sl
— HLTV.org (@HLTVorg) January 31, 2025