ZeratoR est revenu avec nous en interview sur la deuxième édition de l’Ascension, qui s’annonce épique sur Fortnite.
Après le succès de la première édition sur Trackmania, l’Ascension est de retour sur Fortnite, avec une finale prévue le 26 octobre prochain au Dôme de Marseille. Et avant d’attaquer les qualifications – ouvertes à tous – fin août, Adrien « ZeratoR » Nougaret (34 ans) a répondu à quelques-unes de nos questions. L’occasion aussi d’avoir son point de vue sur le développement de l’esport et de sa structure, Mandatory.
Pourquoi avoir choisi Fortnite pour cette deuxième édition de l’Ascension ?
« Fortnite parce qu’on voulait faire quelque chose d’un peu atypique, qu’on voit moins sur ma chaîne. On peut penser que c’est le jeu des millionnaires, de l’esport… mais c’est plus trop le cas. Y’a plus trop de scène esportive Fortnite en France, régulière, etc.. Donc on s’est dit que ça ferait plaisir aux joueurs. Et aussi parce que c’est un jeu malléable. Moi j’avais à coeur de faire une qualification ouverte, sur laquelle tout le monde peut s’inscrire. On avait d’autres idées de jeu mais ça fait aussi longtemps qu’on veut travailler sur Fortnite, donc a trouvé ça assez logique. En plus Epic Games nous a fait confiance tout de suite, les planètes se sont un peu alignées. »
C’était une évidence d’avoir Doigby en co-caster ?
« Oui pour moi c’est un choix évident. Déjà parce que j’avais envie de faire des trucs avec lui. On a bossé ensemble quand on était chez Millenium mais c’est vrai que depuis on a pas beaucoup travaillé ensemble, parce qu’on fait pas forcément les mêmes jeux, on est pas dans les mêmes cercles de gaming, d’influenceurs, de youtubers… En plus on a un petit peu la même énergie sur scène, sans pour autant être dans le même registre. Mais voilà, on se connaît depuis longtemps, on a fait beaucoup de choses ensemble mais il y’a longtemps. Pour Fortnite je voyais personne d’autre que Doigby et il a accepté tout de suite ! »
Il y avait déjà des joueurs de diverses nationalités sur Trackmania. Ce sera encore plus le cas sur Fortnite, c’est une volonté de s’ouvrir encore plus à l’international ?
« On n’a jamais focalisé notre communication sur l’international. C’est un peu plus le cas sur cette deuxième édition c’est vrai. J’espère qu’il y aura plus de joueurs internationaux sur Fortnite, ce serait cool en tout cas. D’autant que comme pour Trackmania on ouvrira la porte à des casters internationaux et leurs communautés. Pour nous, plus y’a de gens mieux c’est ! La seule barrière c’est le ping, donc je ne pense pas qu’on aura beaucoup de joueurs australiens ou de Los Angeles par exemple, vu que les qualifications seront uniquement sur le serveur européen. »
Pourquoi avoir choisi ce format (BR, No Build, Build Fight et mode Créatif) ?
« On voulait ajouter notre patte, faire différemment des compétitions déjà existantes. Mais en restant fidèle quand même au jeu Fortnite, pour plaire aux joueurs pro et aux novices. On a essayé de ne pas faire n’importe quoi, même en mode Créatif, car on parle quand même de plus de 60 000 euros de cashprize. »
Tu penses qu’il peut y avoir des grosses surprises grâce à ce format inédit ?
« Je pense qu’on le saura après les premières qualifications. Il faut savoir jouer à Fortnite pour gagner ce format, c’est sûr. Mais comme ce n’est pas seulement du BR classique, on verra peut-être des nouveaux joueurs se hisser très haut dans le classement. Moi j’aimerais que l’Ascension fasse émerger de nouvelles têtes. »
Pourquoi avoir choisi Marseille pour la finale ?
« On a discuté avec plusieurs villes et Marseille était prête à nous aider pour organiser l’événement. On a fait des choses à Montpellier, à Toulouse… mais jamais à Marseille. Donc c’était l’occasion de venir dans la 2ème ville de France, la capitale du sud on va dire. »
L’Ascension est destinée à être une compétition en solo ou il y aura des événements par équipes dans le futur ?
« Avec l’Ascension on aime bien ce storytelling de : ‘On va changer une vie’. C’est aussi pour ça que le gagnant prend beaucoup d’argent sur la somme totale du cashprize. 30 ou 40 000 euros, ça peut déjà débloquer beaucoup de choses dans une vie. Si un jour on peut, sur un jeu, dépasser plusieurs centaines de milliers d’euros de cashprize alors peut-être qu’on y réfléchira. Pour l’instant, notre format privilégie plutôt le solo. »
Déjà des idées ou des envie pour la prochaine édition ?
« Ahhh, je peux pas spoiler alors qu’on a même pas commencé la deuxième édition sur Fortnite (rire) ! Mais évidemment qu’on a des idées. Je n’ai pas lancé le projet Ascension avec un seul jeu en tête, on discute déjà avec des éditeurs pour les prochaines éditions. C’est jamais les idées qui manque… »
Mandatory et l’esport
Beaucoup de structures (Vitality, Karmine Corp…) se développent très vite. Avec Mandatory vous avez choisi de rester sur des titres qui te sont chers (WoW, Valorant). Y a-t-il une volonté de s’essayer à autre chose ?
« Avec Mandatory on est sur World of Warcraft et Valorant parce que ce sont des jeux de coeur certes, mais concernant WoW c’est aussi un jeu moins cher que de l’esport Tier-1. On reste loin des salaires à la Counter-Strike, League of Legends ou certains jeux de versus fighting. C’est pour ça qu’on a tenté l’aventure WoW, sinon on serait seulement sur Valorant en ce moment. Financièrement Mandatory est à l’équilibre, et quand on a un peu d’argent de côté on essaye de recruter des gens en plus pour nous aider, d’organiser des bootcamps ou des voyages avec les joueurs. Mais on n’a pas assez de fonds, d’audiences et de résultats pour pouvoir prétendre à une équipe supplémentaire dans le Tier-1. On en parle régulièrement, tous les 2-3 mois, mais actuellement c’est difficile de se lancer dans quelque chose en plus. »
C’est envisageable de voir des joueurs Mandatory à l’Ascension ?
« Alors non c’est impossible, puisque dans le règlement on s’interdit toujours de pouvoir faire participer nos joueurs à nos compétitions avec un énorme cashprize. Les seules exceptions c’était la Mandatory Cup sur Valorant, et à l’époque sur Trackmania quand Carl Jr et Bren étaient dans l’équipe zT. Mais les formats étaient très différents, et avec beaucoup moins de gains potentiels. »
Tu prends toujours autant de plaisir à commenter et regarder de l’esport ?
« Ah oui évidemment ! C’est plus facile quand il y a une histoire derrière, donc quand c’est Mandatory ou même Fnatic, qui a été notre partenaire cette année. J’aurais un peu de mal à commenter ou react les matchs des autres équipes. En tant que spectateur aussi, je viens jamais regarder le jeu mais plutôt un créateur ou une équipe. Pareil sur WoW, je prends toujours autant de plaisir à commenter les sessions de 15h (en trois jours, ndlr) de Mandatory. »
Tu penses que l’esport y gagnerait à avoir un côté plus « fun », à l’image de la ZLAN ou du mode Créatif de l’Ascension ?
« Je pense qu’il y a la place pour les deux, le côté fun et le côté tryhard. On a envie de voir des performances ultimes sur certains jeux, comme c’est le cas sur Valorant par exemple. L’esportainment et l’esport sont deux choses différentes et je pense que les gens apprécient tout autant regarder la ZLAN que les Worlds de League of Legends. Moi je sais que certains spectateurs de la ZLAN ne regardent pas du tout d’esport le reste de l’année et au contraire, certains fans d’esport sont parfois un peu frustrés par la ZLAN et son côté moins élitisme. C’est pas grave, et il y a aussi beaucoup de gens entre les deux. »