Le géant de l’esport EFG s’apprête à engager une restructuration de grande ampleur, avec entre 250 et 350 licenciements à la clé.
Le groupe ESL FACEIT (EFG), issu de la fusion entre les deux géants de l’esport en 2022, s’apprête à annoncer publiquement une nouvelle vague de licenciements. Selon les informations exclusives du journaliste Richard Lewis, entre 250 et 350 salariés seraient concernés, répartis entre les entités FACEIT et ESL. Cette décision s’inscrit dans une logique de restructuration visant à ramener le groupe sur la voie de la rentabilité.
D’après les sources citées, environ 50 postes seront supprimés chez FACEIT, touchant notamment les équipes marketing, croissance et intégrité compétitive. Du côté d’ESL, l’impact serait bien plus massif, avec entre 200 et 300 suppressions de postes prévues.
Une stratégie de recentrage autour de l’Esports World Cup
Alors que cette annonce intervient en pleine tenue de l’Esports World Cup (EWC) à Riyad, événement majeur piloté par EFG, plusieurs sources internes affirment que l’entreprise a volontairement retardé toute communication officielle afin de ne pas nuire à l’image du tournoi. Certains employés licenciés se sont même vus proposer des postes contractuels temporaires pour contribuer à l’organisation de l’événement. Des indemnités de départ jugées « généreuses » auraient également été versées.
Des difficultés structurelles depuis le rachat
Depuis son rachat en 2022 pour 1,5 milliard de dollars par le Savvy Games Group, un fonds d’investissement soutenu par le fonds souverain saoudien (PIF), EFG peine à atteindre ses objectifs économiques. Malgré une croissance rapide, la réalité financière du secteur esportif, marquée par une chute des revenus de sponsoring et des dettes héritées de l’ère pré-fusion, a radicalement changé les plans de la direction.
Un employé confie : « Le plan initial était d’atteindre la rentabilité d’ici dix ans. Mais face aux pertes actuelles, ce délai a été réduit à deux ans. 2026 sera décisif. »
Cette nouvelle vague de licenciements est la troisième en moins de deux ans, après les coupes survenues en juillet 2023 (65 départs chez Esports Engine) et en février 2024 (près de 300 postes supprimés, soit 15 % des effectifs). L’atmosphère chez EFG serait aujourd’hui marquée par une forte démotivation. Certains salariés évoquent un sentiment de « dernière danse », profitant des déplacements à l’EWC comme d’une ultime expérience au sein du groupe.
La direction confirme une réorientation stratégique
Dans une déclaration officielle transmise après les révélations, EFG reconnaît une période de transformation importante : « Cette révision stratégique nous permet de réaligner nos ressources afin de nous concentrer sur les opportunités de croissance les plus significatives. […] Certains employés seront malheureusement impactés. »
Si cette réorganisation échoue à inverser la tendance, des ventes partielles de certaines entités du groupe ne sont pas à exclure. Les plateformes numériques, plus rentables, pourraient être conservées au détriment d’activités événementielles coûteuses. Alors que l’EWC bat son plein, l’avenir d’EFG reste plus incertain que jamais. Si 2026 est bien l’année du « tout ou rien », cette nouvelle saignée dans les effectifs marque peut-être la fin d’une époque pour l’un des plus grands noms de l’esport mondial.
My latest: More Layoffs Incoming At ESLFACEIT Group
— Richard Lewis (@RLewisReports) July 28, 2025
The esports company makes another round of layoffs as it seeks a path to profitability.https://t.co/4h2jR7mbOn pic.twitter.com/MxDzJ1ZEOg