Chaque rentrée de septembre, j’ai mon petit rituel. La sortie d’EA Sports FC (anciennement FIFA) marque pour moi le vrai coup d’envoi de la saison vidéoludique, et cette année encore, je me suis plongé dès les premières heures dans EA FC 26 sur PlayStation 5. Après un épisode 25 qui avait laissé une partie de la communauté dubitative, Electronic Arts promettait une écoute accrue des joueurs, des ajustements notables et, surtout, un retour à l’essence même du plaisir de jeu. J’ai pris le temps de tester chaque mode, d’éprouver le gameplay en ligne comme hors-ligne, et je peux le dire sans détour : EA FC 26 est sans doute l’opus le plus équilibré et le plus immersif de la licence depuis plusieurs années.

Deux gameplays, deux philosophies
La grande nouveauté, celle qui m’a sauté aux yeux dès les premiers matchs, c’est la distinction claire entre deux façons de jouer : le gameplay Authentique et le gameplay Compétitif.
En local, notamment en Carrière ou en Coup d’Envoi, c’est le mode Authentique qui s’impose par défaut. Ici, tout respire la simulation : tempo plus posé, construction plus réfléchie, duels plus lourds et animations réalistes. On prend le temps de construire, de varier les attaques, et il faut de vraies idées pour percer une défense bien en place.
En ligne, c’est tout l’inverse. Le gameplay Compétitif domine, plus rapide, nerveux, pensé pour mettre en avant le skill et la réactivité des joueurs humains. Les dribbles claquent, les accélérations font mal, et chaque erreur défensive se paye cash. Oui, les scores fleuves existent encore, mais j’ai trouvé que le tempo global rend les rencontres plus spectaculaires et, quelque part, plus excitantes.
Au final, on a presque l’impression d’avoir deux jeux en un. Un vrai choix qui permet à chacun de trouver son compte, selon qu’il recherche l’immersion réaliste ou le défi compétitif.
Des sensations de jeu affinées
Manette en main, j’ai tout de suite ressenti une fluidité nouvelle. Les animations parasites ont été largement réduites, les contres favorables bien moins systématiques et, surtout, les gardiens se comportent beaucoup mieux. Leur réflexe de repousser le ballon en corner plutôt que de le remettre dans les pieds d’un attaquant est un détail qui change énormément la crédibilité du jeu.
Défensivement, les placements sont plus cohérents, même si la prise en main de la défense tactique reste un apprentissage un peu rude pour les nouveaux venus. Mais une fois domptée, elle offre un vrai sentiment de maîtrise.
Il reste bien sûr quelques déséquilibres – certains dribbleurs semblent toujours plus forts qu’ils ne devraient l’être – mais globalement, je n’ai jamais eu autant de plaisir à alterner entre phases défensives et offensives.

Une immersion visuelle et sonore de haut niveau
Visuellement, pas de révolution, mais une évolution remarquable. La modélisation des joueurs gagne en détails : textures de maillots, sueur, traces de fatigue sur les visages… on sent le travail. Les stades sont plus vivants, avec des plans de caméras immersifs inspirés des retransmissions télévisées. La vue drone, les présentations d’avant-match façon Premier League, les images de vestiaires à la mi-temps… tout concourt à renforcer l’ambiance.
Et puis il y a les supporters. Les POV sur leurs réactions sont bluffants de réalisme, on a presque l’impression d’être en tribune. L’ambiance sonore, elle, reste au top avec des chants toujours plus crédibles et une intensité crescendo dans les grands matchs.
Clairement, EA s’est rapproché de l’expérience NBA 2K sur ce plan, et c’est une excellente chose.
Carrière Manager : plus riche, plus claire
Je suis un adepte du mode Carrière depuis mes débuts sur FIFA, et je dois dire que cette année, j’ai eu le sourire. La nouvelle interface, plus épurée, facilite la navigation et le suivi des données. C’est beau, lisible et efficace.
Mais surtout, il y a plus de variété : des événements dynamiques qui rythment la saison, la possibilité de démarrer une partie en fonction de la situation réelle d’un club (comme prendre Arsenal en plein sprint final contre City), et l’intégration d’icônes ou de héros comme entraîneurs. Voir Zidane ou Alex Morgan sur le banc, ça a son charme.
Certes, certaines cinématiques de négociations auraient pu être renouvelées pour plus d’immersion, mais le cœur du mode est solide, complet et vraiment motivant.

Ultimate Team : ergonomie et nouveauté
Difficile de ne pas évoquer le mastodonte qu’est Ultimate Team. Les changements sont clairs dès l’ouverture du menu : navigation simplifiée, centralisation des objectifs, accès plus direct aux défis. Honnêtement, gérer son club n’a jamais été aussi agréable.
Autre nouveauté appréciable : les objectifs dynamiques. On peut perdre un match et tout de même avancer dans un défi. C’est une manière intelligente de réduire la frustration et d’encourager la persévérance. Les ragequits sont désormais sanctionnés – une excellente décision pour l’équité.
La progression est légèrement plus lente que par le passé, ce qui peut surprendre, mais cela redonne aussi de la valeur aux cartes puissantes et au grind. Oui, les microtransactions restent présentes – elles font partie intégrante du modèle économique –, mais on sent une volonté de rendre le mode plus équilibré.
Clubs : des ajustements bienvenus
Le mode Clubs (anciennement Pro Clubs) profite lui aussi de nouveautés intéressantes. L’arrivée des archétypes façon NBA 2K change complètement la manière de créer et de faire évoluer son joueur. On débloque des attributs et des styles de jeu au fil des niveaux, ce qui donne une progression plus claire et plus gratifiante.
Le fait de pouvoir appartenir à plusieurs clubs simultanément facilite la flexibilité, et la gestion de la fatigue – qui ne touche que les IA – dynamise les matchs. On sent qu’EA a vraiment voulu dépoussiérer le mode, et même si tout n’est pas parfait, c’est un vrai pas en avant.
Quelques limites
Bien sûr, tout n’est pas idéal. La Serie A reste en retrait au niveau des licences, certaines équipes comme l’AC Milan ou l’Inter ne sont toujours pas sous licence officielle, et la Liga MX brille encore par son absence. Côté gameplay, les contres favorables persistent en ligne, et certains matchs se terminent par des scores de tennis.
La Carrière Joueur aurait mérité plus d’innovations et un nouveau menu, qui ne me plaît pas tant, une fois de plus. Quant au mode Rush, il reste encore trop léger pour occuper sur le long terme.
Pour Ultimate Team maintenant. Côté gameplay, la sensation de joueurs sur « patinoire » est encore bien présente. Les dribbles, notamment en appuyant sur le R1, restent très durs à défendre et bien trop utilisés. Peut-être que cela se réglera avec un future mise à jour. Histoire de mettre en avant le jeu construit avec des passes. Côté défense, elle est encore un peu trop assisté.
Plus personnellement, depuis 2 ans et son introduction, je ne suis pas fan du tout des rôles + et ++. Cela partait d’une bonne intention : Donner plus de réalisme. Mais entre les incohérences : ex. un joueur qui maitrise « attaquant intérieur ++ » en AD, mais qui n’a même pas un seul « + » en MD, ce n’est pas très réaliste. Puis surtout, cela rend des joueurs, ou joueuses, peu utilisables, notamment dans certaines compositions, tant les rôles sont devenus cruciaux. On aimerait que ce soit simplement un petit plus, comme les cartes « style » par exemple, et pas quelque chose de rédhibitoire au moment du choix des joueurs.
Enfin, dernier petit point, en espérant que EA nous écoute, mais je suis très nostalgique des fameux « traits de collectif », qui ont disparu depuis le UT23. Depuis, j’attends leur retour. Peut-être que les deux pourraient être dans le jeu, avec un choix au moment de faire son équipe sur la méthode de cohésion que l’on souhaite utiliser.
Verdict
Plus beau, plus immersif, plus équilibré, il marque une vraie volonté d’écoute de la communauté. Il ne révolutionne pas la formule, mais affine quelques détails pour offrir une expérience plus complète et plus agréable.
Que vous soyez amateur de Carrière réaliste, adepte de UT compétitif ou fan de Clubs avec vos amis, vous trouverez dans cet opus de quoi passer des dizaines, voire des centaines d’heures. Oui, quelques imperfections subsistent, mais elles s’effacent vite face au plaisir global.