Avec les départs de BDS, G2 ou encore TSM, c’est l’avenir de la compétition Rocket League dans son ensemble qui est remis en question.
L’industrie de l’esport est en constante évolution, et la question de la durabilité est omniprésente. Que ce soit à travers des licenciements dans les médias spécialisés ou des restructurations d’équipes, l’esport cherche à trouver un modèle stable. Aujourd’hui, c’est la Rocket League Championship Series (RLCS) qui se retrouve au cœur des préoccupations.
Team BDS : le signal d’alarme
Le débat sur la durabilité de l’esport Rocket League a pris de l’ampleur lorsque Team BDS, championne du monde RLCS en 2024, a annoncé une réévaluation de ses investissements dans la scène compétitive. La structure suisse a justifié cette décision par un manque de rentabilité à long terme. Ses joueurs vedettes ont quitté l’organisation, qui privilégiera désormais le développement de jeunes talents et soutiendra l’esport par d’autres initiatives.
Des coûts élevés, des revenus limités
Le principal problème soulevé par les acteurs de l’esport Rocket League concerne la rentabilité. Alban Dechelotte, PDG de G2 Esports, a affirmé que le soutien financier offert par Psyonix, éditeur du jeu, et BLAST, organisateur du RLCS, ne couvre que 20 % des coûts nécessaires pour maintenir une équipe compétitive de premier plan. « Le soutien que nous recevons ne permet pas de combler le fossé entre les dépenses et les revenus », explique-t-il sur Twitter/X.
Bien que Psyonix propose des revenus partagés via une boutique d’objets virtuels, cette initiative, lancée en 2019, ne semble plus suffire pour les équipes de l’élite. Le PDG de Spacestation Gaming, Shawn Pellerin, souligne que ce modèle, autrefois efficace, n’atténue plus les inquiétudes actuelles concernant la durabilité. Rocket League n’est pas le seul esport à proposer des revenus partagés. Les équipes Counter-Strike gagnent par exemple de l’argent grâce aux capsules d’autocollants, tout comme les équipes partenaires de VALORANT qui perçoivent des revenus sur des items en jeu. Cependant, contrairement à ces titres, Rocket League peine à atteindre le niveau d’audience des grands esports, ce qui limite ses revenus potentiels.
Un soutien renforcé pour la saison RLCS 2025
Face à ces difficultés, BLAST et Psyonix ont annoncé des mesures pour la saison RLCS 2025. Le prize pool sera augmenté de 700 000 dollars, atteignant 5 millions de dollars, et de nouveaux tournois seront proposés, y compris des événements organisés par des partenaires tiers pour diversifier les opportunités. Un porte-parole d’Epic Games, la société mère de Psyonix, a confirmé que d’autres initiatives pour soutenir les équipes en 2025 sont à l’étude : « Nous travaillons directement avec les équipes pour créer des solutions de soutien à long terme », a-t-il déclaré.
Malgré les défis, la scène Rocket League continue de mobiliser des acteurs déterminés. Des organisations comme Team BDS, G2 Esports et TSM ne se contentent pas de quitter le jeu, elles cherchent à améliorer l’écosystème. La passion et l’engagement de ces équipes montrent une volonté de trouver des solutions pour pérenniser Rocket League dans le monde de l’esport.