Après plusieurs années de silence, la licence Everybody’s Golf revient sur le devant de la scène avec Hot Shots, un épisode qui marque un tournant important pour la saga. Non seulement le jeu s’ouvre à davantage de plateformes – dont la Nintendo Switch et le PC – mais il change également de main : Clap Hanz laisse sa place au studio Hyde, sous la houlette de Bandai Namco.

J’ai connu la série à l’époque PS1 et j’ai toujours adoré cette façon unique de transformer le golf en une expérience fun, accessible, mais étonnamment profonde.
Everybody’s Golf Hot Shots est un jeu qui m’a réellement accroché, parfois même plus que je ne voulais l’admettre. Oui, il a quelques défauts… mais la vérité, c’est que malgré eux, je me suis surpris à enchaîner les parcours sans voir le temps passer. C’est un jeu qui fonctionne, un jeu qui divertit, un jeu qui fait du bien.
Une atmosphère joyeuse et cartoonesque qui donne le sourire
Dès les premières minutes, j’ai retrouvé ce qui fait l’âme d’Everybody’s Golf : des avatars mignons, une direction artistique colorée, une ambiance chaleureuse. Le titre assume complètement son style cartoon, avec des personnages volontairement exagérés, des poses improbables, des réactions loufoques… Bref, un véritable bain de légèreté.
Sur PS5, le jeu tourne en 60 fps constants, ce qui apporte une belle fluidité aux animations et confirme le confort de jeu. Certes, visuellement, il n’y a pas de révolution technique. Les textures manquent parfois de finesse, les animations sont parfois datées, et certains environnements auraient gagné à être un peu plus détaillés. Il n’y a pas de public et, sur un écran 4K, quelques éléments semblent tout droit sortis d’une génération précédente. Mais ce style assumé fait aussi partie du charme de la série.
L’essentiel, c’est que le jeu respire la bonne humeur.
Et dans un monde où la plupart des productions cherchent le réalisme à tout prix, cette petite bulle d’excentricité fait franchement du bien.
Un gameplay irrésistible, simple en surface mais incroyablement profond
C’est le cœur de la licence, et une fois encore, c’est un quasi-sans-faute.
Le célèbre système des trois pressions – puissance, arrêt, précision – reste d’une efficacité redoutable. En quelques minutes, n’importe qui peut jouer. Et pourtant… quelle profondeur !
Sur PS5, la prise en main est encore plus confortable grâce à la finesse de la DualSense.
Entre la force du vent, la nature du sol, les effets appliqués, le club choisi, la balle utilisée, les dénivelés et les différents types de tirs, chaque coup se transforme en mini-défi stratégique. Le putting, souvent frustrant dans d’autres jeux de golf, est ici particulièrement bien calibré grâce à la grille très lisible qui indique les pentes du green. Quel plaisir de réussir un birdie parfaitement maîtrisé, ou même un eagle venu de nulle part !
Oui, certains éléments reposent légèrement sur l’aléatoire, notamment dans les tirs effectués sur des zones inclinées. Il m’est arrivé d’obtenir des trajectoires surprenantes, mais cela fait partie du côté arcade du jeu. Rien de dramatique, rien qui n’empêche d’apprécier la partie – au contraire, cela ajoute même un peu de piment.

Un contenu généreux qui donne envie d’y revenir
Everybody’s Golf Hot Shots propose un contenu massif. Rien qu’en solo, j’ai passé des heures dans le mode World Tour, qui sert de campagne principale. Chaque personnage a sa petite histoire, ses défis, ses dialogues (certes un peu légers), mais surtout ses statistiques et ses coups spéciaux uniques. Le système de loyauté, qui renforce le lien entre le joueur et son caddie, est un ajout simple mais très attachant.
À cela s’ajoutent :
- le mode Défi, avec ses tournois progressifs
- les modes classiques (stroke play, match play, entraînement complet)
- le Wacky Golf, véritable feu d’artifice d’idées loufoques
- le multijoueur local jusqu’à 4 joueurs
- le multijoueur en ligne
- des dizaines d’objets, clubs, vêtements, balles et effets spéciaux à collectionner
Et bien sûr, Pac-Man en invité surprise : un clin d’œil irrésistible.
À une époque où beaucoup de jeux sortent avec un contenu limité en attendant des mises à jour, ça fait plaisir de voir un titre aussi riche dès le lancement.
Wacky Golf : le chaos le plus fun du monde du golf
S’il y a bien un mode qui m’a bluffé, c’est le Wacky Golf.
Ce mode transforme littéralement le parcours en terrain de jeu délirant :
explosions, mines, tornades, obstacles vivants, animaux qui traversent le terrain, plateformes mouvantes, malus à envoyer à un adversaire, vols de clubs… On ne sait jamais ce qui va arriver, et c’est précisément ce qui rend ce mode si addictif.
Entre amis, c’est un pur régal.
Je ne compte plus les fous rires, les coups improbables, les retournements de situation.
Ce mode mériterait presque un jeu à part entière.

Un grind présent… mais pas si dramatique que ça
Oui, soyons honnêtes : le déblocage des personnages et des parcours demande du temps.
Il faut accumuler de l’expérience, renforcer sa loyauté, gagner des crédits, acheter du matériel… Le rythme est un peu lent, surtout au début, et on peut comprendre que certains joueurs préfèrent tout avoir plus rapidement.
Mais, contrairement à d’autres productions qui utilisent ce genre de système pour forcer un modèle économique, Hot Shots reste un jeu payant sans microtransactions. Le grind existe donc simplement pour encourager la progression naturelle.
Et surtout…
Comme le gameplay est plaisant, ce grind passe étonnamment bien.
Je me suis souvent surpris à relancer un match alors que je n’en avais pas spécialement besoin, simplement parce que je prenais plaisir à jouer.
Quelques défauts… mais rien qui gâche vraiment le fun
Le jeu n’est pas parfait, et il serait malhonnête de prétendre le contraire.
Mais aucun des défauts ne vient vraiment entacher l’expérience globale.
1. Techniquement daté (mais fluide)
Les textures sont parfois un peu vieillottes, l’aliasing présent, certaines animations rigides… Rien de rédhibitoire, surtout quand le jeu mise justement sur un style cartoon assumé.
L’essentiel, ce sont les 60 fps stables sur PS5.
2. Un grind un peu long
Oui, il existe.
Oui, on aurait aimé un accès plus rapide aux personnages.
Mais la progression reste cohérente avec la philosophie de la série, et le plaisir de jeu compense largement.
3. Des dialogues peu inspirés
Le World Tour aurait gagné à être mieux écrit.
Les dialogues ne m’ont jamais vraiment captivé, mais on peut les passer, et ce n’est pas au cœur du jeu.
Conclusion – Un retour que je recommande sans hésiter
Everybody’s Golf Hot Shots, sans être parfait, réussit pourtant l’essentiel :
il est fun, addictif, accessible, profond et généreux.
C’est un jeu qui ne cherche pas à être quelque chose qu’il n’est pas. Il veut divertir, rassembler, faire sourire… et il y parvient admirablement.
Malgré quelques petits anachronismes techniques et un grind un peu présent, le gameplay est tellement solide, tellement plaisant, que tout le reste s’efface.
Il y a dans ce jeu une sincérité, une volonté de proposer une expérience chaleureuse et simple d’accès, qui fait vraiment plaisir.
En tant que joueur, je me suis régalé.
En tant que journaliste, je salue le travail du studio.
Et en tant que fan, je suis ravi de voir la série revenir ainsi.














